Superbe concert du quartet : Swing in french… et que dire de la chanteuse : Isabelle Desmero ?
Superbe concert du quartet : Swing in french…
et que dire de la chanteuse :
Isabelle Desmero ?
Je cherche des qualificatifs appropriés mais tous me paraissent ; légers, galvaudés ou usés jusqu’à la corde tant cet ensemble musical et sa chanteuse m’ont agréablement surpris. Mais je vous l’ai dit : les mots sont faibles ou trop imprécis.
Depuis de longues années déjà j’ai décidé de ne pas user ma plume, mon encre et mon énergie pour déblatérer sur des évènements artistiques qui ne valent pas un pet de lapin, A quoi bon vous conseiller ce qu’il ne faut pas voir alors que de vrais talents existent et croyez-moi il y en a beaucoup plus qu’on ne voudrait vous le laissez croire et hier soir ce quartet et Isabelle Desmero en étaient la preuve.
Leur spectacle s’intitule : « Faut qu’ca souingue » et …c’est le cas de la première à la dernière minute. Les chansons défilent comme les époques qu’elles recouvrent ; du milieu des années 40 aux années 90. On passe des zazous aux existentialistes, de Saint Germain des Prés à Toulouse, et chemin faisant les chansons nous font suivre une balade aléatoire sur les rives de quelques ilots hors mode des années 60 à 90…
Etrangement le film n’est jamais ni en sépia ni en noir et blanc. L’humour, la fraicheur et la pêche d’Isabelle Desmero nous projettent tout ça en technicolor sur écran géant et pas dans du nostalgique crachouillant et ringard.
Tout y passe ; des reprises de Nougaro à celles de Michel Legrand de Boris Vian à Charles Trenet avec des intrusions dans la période duettiste de Charles Aznavour et une remarquable reprise du Feutre taupé.
Le grand danger dans ce genre de spectacle, c’est de tomber dans la pale imitation, même involontaire tant certaines mélodies sont entrées dans la mémoire collective avec la voix inoubliable de leur créateur. Et bien non ! C’est là que s’est jouée toute la différence. A aucun moment je n’ai cherché ni ressenti la présence de l’ombre du fantôme de l’original, ni l’éclairage facile d’une imitation bien au contraire.
Isabelle a interprété à sa manière à sa façon tout ce répertoire. Elle se l’est appropriée au point de nous faire totalement oublier les créateurs pour ne plus entendre qu’elle.
Elle et sa voix !... Quelle voix ! En douceur, en charme, en tendresse, en simple filet sur un jeu d’aigus sans aucunes rugosités ou à la recherche de graves profonds… Une voix qui coule cool et limpide avant de reprendre des courants speed ou d’oser avec des écarts dangereux et peu recommandés parce que spectaculaires mais risqués, pour ne pas dire casse gueule, surtout en milieux de tour sur des notes qui frôlent le rocailleux d’Armstrong au féminin mais d’Armstrong quand même. Et puis de fantastiques envolées…. Sublimes envolées. J’ai adorée la couleur de cette voix souple sur des instants blues qui, sans besoin d’une imagination débordante, lui ouvrent d’autres horizons…
Mais Isabelle n’était pas seule, vraiment pas seule. D’ailleurs pouvait-elle être mieux accompagnée que par Marie Gottrand au piano? Mieux que de l’accompagner, Marie glissait en permanence dans la complicité et se laissait aller à de mini solos en intro ou en sortie de morceau tout à fait bienvenus qui avaient un gout d’improvisation mais dont le parfait de l’exécution nous rappelait le niveau de sa maîtrise. A l’a batterie Carl Charrin imposait parfois en violence des swings rapides à son instrument et le plus souvent revenait dans la douceur et la discrétion me rappelant ainsi mon ami Moustache. C’était juste comme il faut quand le souffle frétillant de ses ballets suffisent à créer l’atmosphère et le climat. Un climat aux couleurs partagées avec Quentin Bourg Drevet dont la contrebasse, l’incontournable contrebasse capitonnait le fond du décor de chaque chanson de ses tentures de velours graves et sourdes.
Rajoutez a tout ça qu’Isabelle Desmero la comédienne complétait allègrement Isabelle Desmero la chanteuse et jouait, en plus des anecdotes et des petites histoires, de son visage, de ses mimiques, de ses grimaces et surtout de son sourire pour nous amuser, nous émouvoir, nous séduire… Même si les comparaisons peuvent paraître parfois restrictives, tous les artistes glissent leur personnalité propre dans un clair de jour qui leur a servi d’exemple et qui transparaît toujours un peu. Isabelle Desmero c’est un soupçon de Barbara, une once de la très grande Annie Cordy et derrière elle en filigrane entre l’ombre et la lumière elle a quelque chose de Liza Minnelli et ce quelque chose est palpable comme une évidence. D’ailleurs elle aurait pu terminer son tour par New-York New-York sans que personne ne se rende compte qu’elle ne chantait plus en français… Après ça, vous comprendrez aisément ; pourquoi ce fut un superbe concert.
Bravo les artistes !
Williams Franceschi
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