Ainsi va la vie… épisode n°62… QUESTION de TEMPS
Il fait chaud, normal c’est l’été qui va s’en plaindre ? J’ai appris il y a peu que désormais Météo France pourrait prédire le climat trois mois à l’avance ! Ne me pensez pas médisant ; mais moi aussi. Moi aussi je peux vous prédire le temps qu’il fera et ce depuis longtemps.
Nous sommes en juin et je peux vous affirmer, sans grands risques d’erreurs, que fin Aout début Septembre il fera un temps superbe mais que, soyons joueur et prenons quelques risques immodérés, des perturbations orageuses seront à craindre… et même soyons fou; prévoir à six mois ; je m’en sens capable… en décembre il risque de faire froid et la neige sera au rendez-vous surtout en haute altitude. Si ça continue je vais me lancer dans l’astrologie !
Non ne croyez pas que je me moque; je tourne juste en dérision une science fondamentale à laquelle j’accorde la plus grande importance.
Mon grand-père qui n’était pas météorologue se servait du calendrier de la poste… prenez le temps de lire attentivement ce carton magique et vous y découvrirez toutes les prévisions jour par jour… c’est pas fabuleux ça ?! Même pas besoin de satellites; juste une bonne paire de lunettes parce que c’est écrit en tout petit.
Ah le temps !... Fera-t-il beau ou pas ? C’est avec la santé le premier sujet de conversation de tout un chacun et la première question qu’on se pose le matin en jetant un coup d’œil à travers les carreaux.
Le temps influe sur tout ; notre travail, nos projets, nos loisirs, nos sorties, notre accoutrement, nos repas, nos envies, notre caractère sur l’instant… Le vent rend fou, la pluie triste et si le soleil inspire le sourire un ciel bas et lourd pousse à la morosité.
Et pourtant qu’il est bon de se caler dans un fauteuil bien au chaud un livre à la main devant une cheminée avec pour seule musique le crépitement du feu quand le froid s’est installé ou mieux ; que l’orage gronde.
Mais pas n’importe quel livre. Essayez un Simenon ou un Conan Doyle pour entrer avec Sherlock Homes dans cette ambiance en noir et blanc quand elle n’est pas veloutée du gris clair et du gris foncé des rues de Londres à la fin du XIX ème siècle…
La brume ou le brouillard flottent en suspension dans l’air, juste traversé par les lueurs jaunes pales de quelques réverbères dont la flamme des becs de gaz vacille malgré leur verre de protection.
Les maisons Victoriennes derrières leurs grilles en fer forgées protègent une certaine bourgeoisie que l’on imagine dans ses cocons ouateux dès les premières heures de la nuit tandis que l’humidité, quand ce n’est pas la dernière bruine, donne aux couleurs grises des pavés une dominante bleue.
La peur rode toujours dans ces ruelles étroites qui bordent les grandes artères de la ville mais à quelques encablures, comme un refuge face au danger, la lumière d’un pub bruyant et enfumé sécurise le passant. Ce passant qui presse le pas en tournant les pages de plus en plus vite c’est vous. Vous bien au chaud, lové dans votre fauteuil. Spectateur et acteur, vous lisez. Mais de lignes en lignes vous écrivez inconsciemment votre histoire dans le fil conducteur de celle de l’auteur dont vous avez oublié l’existence. Vous visualisez vos propres décors, vous ne regardez plus ces rues de Londres vous y marchez. Sherlock allume sa pipe et vous sentez l’odeur âcre de son tabac. Il fait glisser son archet sur les cordes de son violon ; alors vous distinguez ses notes aigües et crissantes sans reconnaitre précisément le titre du morceau qu’il s’évertue à essayer de jouer. Non, juste les notes d’un violon qu’il maitrise mal…
S’il avait fait très beau vous auriez peut-être ouvert un livre bien diffèrent. Un roman dont une copine vous avait parlé à vous en donner l’eau à la bouche. Mais comme d'hab, vous avez dû l'acheter puisque sa promesse de vous le prêter tient de l’arlésienne. Un beau roman mais un roman facile. Et je vous avoue que plus un roman parait facile à la lecture plus il fut difficile à l’écriture; mais c’est un autre sujet.
Donc, par ce beau temps, vous ouvrirez ce livre assis dans un transat sur votre terrasse ou face à la mer ; allongé sur le sable à l’ombre d’un mini parasol. Mais ce livre ne vous entrainera pas dans le même univers ni le même climat évidement ; c’est un livre de soleil pas de brumes. Tout est toujours une question de temps. Peut-être y chercherez-vous une autre évasion. Peut-être que la belle histoire d’amour qui traverse les angoisses et la solitude de l’héroïne vous ressemble, un peu, beaucoup. Ou peut-être, au contraire, qu’elle vous fait rêver au vue de son expérience qu’elle dévoile sans pudeur et qui dépasse ce à quoi vous semblez ne jamais avoir touché du doigt, du corps, du sexe et encore moins du cœur. Et vous vous dites dans un murmure intérieur comme si vous refusiez de vous l’avouer; qu’elle a de la chance. Peut-être… peut-être…
A moins que cette héroïne ne vous rappelle un amour immortel, un amour clandestin, un amour interdit, qui vous fait penser que votre histoire ressemble un peu à « Sur la route de Madison ». Mais l’écrirez-vous dans un carnet secret ou n’en parlerez-vous jamais à personne sauf peut-être un jour dans un message privée comme une bouteille à la mer à un auteur…Mystère
Il fait si beau. Au fond ce livre vous le trouvez un peu gros. Vous le lirez par petites tranches et vous en savourerez d’autant plus toutes les saveurs que vous prendrez le temps de le déguster plutôt que de le dévorer.
Il fait beau et l’envie d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte vous démange au point de vous donner des fourmis dans les jambes. L’idée d’aller faire un tour ne vous quitte plus, à la mer à la ville, à la montagne ou simplement sur le marché.
Mais à quoi pensez-vous par ce beau temps ? Que la balade aurait quelque chose d’infiniment plus… Si une main serrait la vôtre et la serrait plus fort encore et par à-coups chaque fois qu’il voudrait vous faire découvrir un détail que vous semblez ne pas avoir aperçu. Comme s’il se sentait tenu de partager avec vous… Une main qui a chaque pression vous pousserait à regarder ce visage qui vous suit des yeux sans tourner la tête et devine votre sourire.
Pour d’autres, cette main qui tient la leur depuis des mois, des années, n’est plus conductrice de ce courant fusionnel. L’habitude… Par habitude on ne se rend plus compte de la chance que l’on vit au quotidien. C’est bien mais certain jour un tantinet monotone.
Par ce beau temps vous rêver d’espace et de liberté. Mais la liberté est mère de solitude. Ailleurs l’herbe est toujours plus verte et la vie est si courte. Mais la tentation ne vous fait pas oublier qu’on ne s’aperçoit du bonheur dans lequel on nageait que le jour où on l’a perdu.
Ha ! Ce temps qui joue aussi sur le moral. Qu’il soit pluvieux ou radieux si vous avez des étoiles dans les yeux et des roses rouges dans le cœur ce temps importe peu. Si votre soleil c’est un enfant qui court vers vous en écartant les bras ou un amour, un amant, un mari, gardez-en la lumière et pas l’ombre.
Si, si, si… vous êtes en quête de tout ça et déjà au bord de la désespérance ; dites-vous qu’il y a toujours quelque part quelqu’un pour quelqu’un. Qu’après l’hiver vient …..Et qu’après la pluie vient…. Vous voyez que vous pouvez prédire vous aussi le temps qu’il fera ! Et ce temps-là, au plus profond de votre âme : Il suffit d’y croire!
Ainsi va la vie
(A suivre…)
Williams
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