Ainsi va la vie… épisode n°237… Une journée presque ordinaire…
Mais que font-ils tous ces artistes qu’on adore pendant cette période compliquée? Durant plusieurs semaines j’ai essayé de répondre, tout au moins en partie, à cette question, quand j’avais, ne serait-ce que l’once de la bribe d’une minuscule réponse. C’est vous dire s’il faut parfois de l’imagination pour broder sur pas grand-chose afin de ne pas atteindre le presque rien absolu
Pour éviter les infos creuses, qu’on peut difficilement approfondir sans tomber dans le vide, j’avais trouvé plus judicieux de vous informer presque exclusivement sur le quotidien d’amis ou de copains. Au moins là, j’étais sûr de ne pas écrire de grosses conn …bêtises.
Mais sans vouloir chercher à commencer par la fin, juste par la force des choses, il me fut facile de conclure pour débuter mes articles, que pour les artistes et tous les métiers du spectacle, la seule chose qui tournait encore dans cet univers clos et immobilisé, et là je me répète un peu pardonnez-moi, c’était les tournages.
Les tournages, qu’ils bossent pour la pub, comme Véronique Delclos sur la photo avec, comme elle dit son pull préféré ou pour nos salles obscures en attendant qu’elles se rallument ou la télé… On tourne et c’est une grande chance.
Et à voir les « Unes » de beaucoup de journaux, de magazines et en particulier ceux dit « people » qui n’ont rien à se mettre sous la rotative… c’est le calme plat de chez calme plat. Et je ne parle pas des journaux sportifs…. Ho misère ! Comme m’a soufflé avec l’accent un vieux copain journaliste dans le sud.
Donc, n’ayant que ça dans mon escarcelle, à ma manière et avec mes moyens, sympas mais limités, je vous ai parlé de tournages. Et à voir le nombre incroyables de lectures, ça vous a plutôt intéressé. Ouf !... du fait je recommencerais peut-être.
Ce qui est marrant, enfin marrant c’est juste une expression pour entamer ma phrase, ce sont certaines de vos questions qui m’interrogent sur mon quotidien à moi-même, personnellement comme disait un vieux copain de la pub encore plus gêné que moi quand il devait parler de lui. Des questions qui s’inquiètent même que je ne sois pas plus loquace sur ma petite personne. C’est très gentil, même touchant, mais si en d’autres temps je lâchais un peu de mou sur ma vie privée et encore au compte-gouttes, aujourd’hui, que vous raconter qui mérite deux lignes et ne casse pas trois pattes à un canard? Y’a rien de plus calme et certainement d’ennuyeux que la vie d’un auteur ou d’un romancier.
Vivre au côté d’un auteur, ça ne doit pas être terrible tous les jours. C’est vivre à côté d’un demi fantôme qui pense sans arrêt à autre chose, qui répond à côté des questions qu’on lui pose parce que souvent il n’en a écouté que la moitié, et qui en plus est totalement schizophrène puisque qu’il se projette dans la peau de personnages imaginaires ou presque quand il ne fait pas des dédoublements de personnalité complet.
Sachez-le, vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas prévenu, un auteur, c’est même pire qu’un comédien, parce qu’un auteur joue tous les rôles… et là je vous fais court.
Bref, ne tomber pas amoureuse de quelqu’un qui vous dira que l’écriture est sa passion parce que c’est faux ! L’écriture c’est sa maitresse! Et en plus, elle est hyper possessive. Donc, je vous aurais prévenu. Etre amoureux de quelqu’un qui écrit c’est pas un bon plan !
J’aimerais tellement vous faire plaisir, mais que vous racontez? Essayons de commencer par le début du début de cette journée presque ordinaire calée entre 6 heures du matin et 6 heures du soir pour ce qui est de la liberté conditionnelle.
Aujourd’hui je me suis levé très tôt, comme d’hab, rien n’a changé. Une grâce matinée pour moi c’est maxi 8h. Huit heures si je me suis couché tard la veille ou, comme ça m’arrive par vagues quand je suis en période créative, (c’est-à-dire souvent) et que je me lève dans la nuit… pour noter vite fait une phrase, un mot, une idée de peur de la perdre ou qu’elle ne m’échappe au réveil. Ça c’est le pire. Après tu passes les trois-quarts de la journée à essayer de te souvenir de ce trait de génie qui… ne reviendra pas. Mais parfois, l’idée revient et pas aussi géniale que ça puisqu'elle demande une suite qui en enclenche une autre… alors j’allume l’ordi pour poser tout ça en vrac mais lisiblement et là, je suis réveillé jusqu’à 5h sans m’être aperçu de rien. Conclusion, quand je me recouche bing ! Je ne me réveille pas à l’aube.
Et ce matin, une idée pschitt !!! Comme une ampoule qui s’éclaire au-dessus de la tête d’un personnage dans une BD… J’avais écrit en titre de ma chronique : « Une journée presque comme les autres ! » C’était… un peu lourd. Et ce matin, entre la douche et le dentifrice, j’ai changé. Changé par : Une journée ordinaire » devenue dans le foulée « Une journée presque ordinaire » Ca c’est bon.
Quand c’est bon tu le sens. Les gens qui me disent ; je sais pas si c’est bon, j’ai un doute et patati et patata c’est bidon. Quand c’est mauvais on le sait, quand c’est bon on le sens. Ça pourrait presque être un titre de livre ou de film ! Alors pour une petite Chronique ! Waouh le Graal ! Je garde !
Ça me plait cette : « Journée presque ordinaire » Et vous, vous aimez ?... Ok ! Alors si ça vous plait je garde encore plus. C’est vous les lecteurs, j’écris pour vous, alors si ça vous convient… je continue. Ça aussi ça me gonfle, les gens qui disent ; j’écris pour moi, je chante pour moi… Bien sûr ! bien sûr, alors n’en parle pas au lieu d’attendre que je te dise faudrait que tu me fasses lire. Demande directe ou sous entendue, à laquelle tu répondras encore : non non… et ben garde le ton chef-d’œuvre. Et chante dans ta salle de bain y’a un super écho ! Non on n’écrit jamais pour soi. Et on ne chante pas pour la glace du lavabo.
Donc, pour débuter cette journée, on va y arriver, commençons par… le matin. Ce matin je me suis réveillé tôt pour tailler un olivier et cueillir les olives noires avant qu’il ne soit trop tard. Là elles sont magnifiques les olives, rondes, grâces, luisantes … après, si je ne me dépêche pas, elles seront toutes ratatinées ou tomberont parterre au prochain coup de mistral. C’est pour ça qu’il faut les ramasser très vite … je suis même presque en retard !... Comment y’a pas d’olives dans la journée presque ordinaire de monsieur Toulemonde ?... Mais c’est pas ma faute Ça ! Tout le monde devrait avoir son olivier qui….
Pourquoi me lever si tôt ? D’abord parce que se lever avant le soleil ou juste avec lui quand il rougit sur la cime des arbres et en brule les feuilles par transparence, en écoutant le chant des premiers oiseaux… ca a quelque chose de magique. Tellement magique et pourtant si banal que c’est bien difficile à exprimer. Vous voyez, jusque-là rien d’extraordinaire. Je fais à peu près comme tout le monde. Mais si y’a des olives…c’est juste qu’il faut savoir les regarder !
Après, j’avais rendez-vous à 10h30 avec mon ami René Mestrallet ici chez moi à la maison pour boire un café, faire quelques photos et parler un peu de son nouveau roman « La jeune fille à la robe rouge » que je suis en train de lire et sur lequel évidemment j’écrirai un article.
Pourquoi évidemment ? Alors ne vous y trompez pas et c’est pour ça que je vous ai précisé un peu exprès ; mon ami. Non je n’écrirai pas un article de complaisance parce que c’est un ami! Sur ce plan tout le monde ou presque sait comment je fonctionne, mais surtout parce que c’est un vrai romancier, que j’ai aimé ce qu’il a publié jusqu’à présent et que le peu que j’ai déjà lu de son dernier ouvrage me plait. J’aime ce que j’ai déjà découvert, donc y’a pas de raison que la suite me déçoive. J’aime son style clair, léger, entrainant… Oui je vous en reparlerai.
Maintenant, si ça vous chante, on peut inverser les rôles, achetez son roman et dites-moi ce que vous en pensez. A quinze euro vous ne prenez pas un risque mortel!.... La jeune fille à la robe rouge de René Mestrallet aux éditions Les presses du midi. Vous me direz ce que vous avez ressenti! Ah, un détail ; René est un homme simple sincère et sensible…Ça compte en amitié!
Après, même par une journée ordinaire, comme tout le monde j’ai déjeuné. Vous aimez cuisiner? Un peu?... Et qu’est-ce qu’il y avait de bon à midi dans mon assiette par cette journée presque ordinaire ? Des cannellonis . Y’avais juste à les faire réchauffer. Des cannellonis maisons signée Pascaline. Les Cannellonis … Mais si c’est facile à préparer et en plus c’est bon ! C’est presque meilleurs réchauffé.
Après, j’ai réglé quelques affaires courantes qui ne méritent pas de s’étaler en détails dans un texte comme celui-ci, j’ai épluché mon courrier ; le physique dans la boite aux lettres et l’autre dans ma boite mail et puis mes messages et enfin j’ai commencé à écrire cette chronique…
Et puis, en passant par ma cuisine, parce qu’a moment donné j’ai eu soif, "Le blues du biznessman", dans la version de Céline Dion qui n’est pas la plus mauvaise, en sortant de mon poste radio remplissait l’espace… et il me donna envie de vous parler de cet opéra rock, que je connaissais par cœur. Et même d’en écrire quelques lignes pour une prochaine chronique.
Et le soir, pour terminer de vous raconter l’histoire banale de cette journée presque ordinaire, C8 diffusait en soirée : « L’HERITIER » un film de Philippe Labro sorti en salle au printemps 1973 avec Jean-Paul Belmondo, Charles Denner, Michel Baume, Jean Rochefort, Maureen Kervin et surtout Carla Gravina. Pourquoi surtout ? Parce je n’avais pas revue cette excellente actrice depuis longtemps bien trop longtemps. Il faut dire, que la belle italienne à la voix suave et grave, a arrêté le cinéma au début des années 90 pour se consacrer exclusivement au théâtre.
Sans être une révélation, j’ai compris, en la redécouvrant, pour peu qu’il m’ait fallu cette douce piqure de rappel pour m’en convaincre, pourquoi à l’époque, elle ne laissait personne indiffèrent et moi encore moins que les autres.
Qu’avait-elle d’aussi envoutant? Etrangement et contrairement à l’attirance habituelle de l’homme par le corps, les courbes et l’aspect charnel de la femme, chez Carla, alors que par ses longues lignes elle aurait pu défiler chez les plus grands couturiers, tout se passait surtout autour du visage.
Incroyable visage. Son regard? Certainement. Ce regard appuyé d’un maquillage parfaitement étudié qui élargissait plus encore l’effet cinémascope de ces yeux immenses. Un regard à la fois tendre et dominant. Un regard chargé de secrets ou qui le laissait supposer, mais ne vous livrait rien. Sublime regard chaud, doux, languissant et mystérieux.
Et sa bouche. Cette bouche aux lèvres parfaites tant par l’épaisseur de l’ourlet que la finesse du dessin. Ses lèvres qu’elle gardait juste serrées et nous laissait à penser qu’elle réservait à qui elle voulait son sourire et l’expression du moindre de ses sentiment.
Ces cheveux courts. Trop courts même pour l’époque au cinéma. Où est-ce l’ensemble de son visage qui ne livrait rien ou justement l’Aura d’un étrange mystère au-delà de l’image de sa beauté naturelle. Un mystère, un sourire, des yeux, des lèvres, un regard qui figeaient le mien et faisaient monter ma tension et mes palpitations cardiaques quand je la croisais.
Oui, qu’avait-elle de si envoutant? Saurais-je jamais expliquer pourquoi cette femme m’a autant fasciné? Et pourquoi cette fascination, si elle s’est vaguement atténuée, ne s’est pas éteinte avec le temps et m’a encore envahi ce soir comme il y a tant d’années.
J’ai revu ce film par curiosité. « L’héritier » c’est un peu Largo Winch avant l’heure et certain vous diront que c’est un, pour ne pas dire le, meilleurs Belmondo.
Je suis allé jusqu’au bout de la projection surtout pour Carla. Si au début je savourais ce voyage dans le temps sans engouement réel avouons-le mais avec le plaisir de retrouver des acteurs qui m’étaient chers, je pensais avoir oublié le scénario et puis très vite, au fil des images, tout est remonté à la surface, de l’histoire aux points d’intrigue, de la musique des dialogues, à la mise en scène, tout….
1973! La mise en scène et le scenario de Philippe Labro se voulait moderne et dans l’air du temps avec un rythme imprégné et emprunté au cinéma américain. Philippe Labro cherchait à sortir des carcans traditionnels et il y parvenait … Belmondo y jouait du Bebel pur jus mais pas encore totalement guignolesque et Denner de l’excellentissime Denner. Belmondo, dans chaque film de cette période, avait comme James bond sa Belmondo girl et pour ce film en l’occurrence c’était la ravissante Maureen Kervin et pourtant, c’est Carla Gravina qui creva l’écran. D’ailleurs, si sur l’affiche originale seule Belmondo apparaissait, par la suite sur les pochettes des cassettes puis des dvd l’image de Carla y est plus que présente.
Pour revenir sur la mise en scène et comme je l’évoquais en parlant de et avec Sylvie Ayme, de son l’excellente manière de diriger les acteurs, d’articuler les scènes et les images, en apportant à son art de la modernité et de la personnalité comme une signature mais en restant quelque peu traditionnelle, cette manière, sa manière conventionnelle mais néanmoins moderniste de travailler son œuvre, qu’elle exploite avec finesse et intelligence, permettra à ses films de passer le temps sans prendre un terrible coup de vieux.
Car ce qui a pu paraitre presque avant-gardiste un jour, finit par représenter par sa différence, la marque d’une époque et devenir totalement has been et démodé quelques années plus loin quand ce n’est pas totalement indigeste.
Ce que je pense pour la mise en scène vaut pour la musique de film, les dialogues et le jeu des acteurs d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Mais bon, l’important, c’est juste que j’avais envie de vous parler de cette belle italienne au regard envoutant ; Carla Gravina. Pour le reste …. C’est un bon Belmondo, pas le meilleur à mes yeux, mais il se laisse regarder sans efforts.
Enfin, sur quelques rêves tout à fait avouables qui revisitaient les images du premier paragraphe de mon prochain roman ; je fixais l’horizon et un visage en filigrane glissait entre le ciel et la mer avant que les traits de ses contours plus précis ne se rougissent entre la mer et le soleil couchant.
Sur ce début de rêve impalpable flou et doux, un sommeil léger marqua la fin cette journée presque ordinaire. Mais sur l’écran de mon inconscience ce n’est pas le mot : « Fin » qui apparut ; non, juste : (A suivre….)
Ainsi Va la Vie….
Williams Franceschi
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