Ainsi Va la vie… épisode n°213 … Un jour d’été… (Avec Poline de PERETTI).
Ce lundi 28 juillet, à 12h50, sous un soleil de plomb à vous brûler la peau et vous crever les yeux, bercée par le chant des cigales, pour nous prévenir, au cas où nous l’aurions oublié, que nous sommes dans le sud, en été et qu’il fait obligatoirement plus de 23°, comme prévu, Corinne, l’amie de toujours avec un grand A et chauffeur pour l’occasion, gara sa voiture à l’ombre d’un immense prunier à l’arrière de ma maison.
Avec ce sourire qui irradiait son visage et ce regard qui l’illuminait ; Poline m’est apparue lumineuse, franche, simple, naturelle. C’était bien sûr l’artiste que je recevais et c’est pourtant la femme, simplement la femme, qui sortie de la voiture, m’accompagnait jusqu’à la maison.
Une femme forte, battante, qui marchait à ma hauteur, mais qui du haut de ses talons compensés en cordes, aurait volontiers accéléré le pas. Et parallèlement, en quelques mots, par son hypersensibilité, une femme à la fragilité à fleur de peau. Une femme capable de soulever des montagnes et de mourir d’un éclat de rire.
Presque inconsciemment et depuis toujours, j’aime observer les gens ; qu’ils soient ministre ou pompier, super star ou simple passant et plus encore quand je les côtoie.
Les premières secondes sont, faute d’être cruciales, souvent très enrichissantes. Le regard, la démarche, les premiers mots, cette application pour certain à montrer ce qu’ils ne sont pas ou à insister lourdement sur l’image d’eux-mêmes qu’ils ne voudraient surtout pas qu’on altère. Et ce n’est que deux exemples parmi tant d’autres.
Deviner au premier regard ne veut pas dire juger. Juste analyser qui est qui. Ho ! Je n’ai ni les compétences ni l’envie de jouer les psychologues. Mais étrangement, sur ce premier regard, je ne me suis presque jamais trompé. Sauf les fois où justement, je suis revenu sur ma position première. Mais c’est une autre histoire.
Avec Poline, la suite me prouvera que cette première impression était la bonne. Impression auquel se rajoutera un florilège de qualificatifs qui ne vinrent que bonifier la réalité de la femme et de l’artiste. Poline est généreuse, sincère, fidèle en tout, attentive aux autres, bienveillante, à l’écoute… et j’en passe.
Il n’y a qu’une chose dont elle est presque certaine, et j’insiste sur la presque ; c’est la maîtrise de son art. Un art qu’elle a savamment travaillé, jusqu’au détail du détail pour vous laisser à penser que tout est naturel. Bien sûr elle a du talent, un talent fou mais le talent sans le travail n’est rien qu’un don. Un simple don.
Elle maîtrise. Et pourtant, elle en parle avec tant d’humilité que ça m’a laissé rêveur. Toutes ces années de métier, d’expériences, bonnes ou mauvaises, de galas galères en concerts triomphes, elle continue à s’en abreuver comme si son apprentissage était permanent. Le doute, comme chez tous les grands, ne l’a pas quittée. Le doute… à la fois terrible et tellement constructif.
A titre d’exemple, mais je pourrais vous en citer dix autres, sa maîtrise et son travail je les ai perçus simplement en l’écoutant chanter. Elle monte… monte …monte et glisse en voix de tête. Elle pouvait atteindre cette dernière note en pleine voix mais elle joue de la sagesse en ne prenant aucun risque inutile et nous offre une douce nuance plutôt qu’une preuve de puissance. Bravo !
Poline est une perle rare. Artistiquement il suffit de l’écouter chanter pour s’en convaincre. Dans la vie il faut écouter ses silences et lire dans ses gestes.
Ce devait être quelques heures studieuses. Justes quelques heures très professionnelles durant lesquelles nous devions ébaucher les grandes lignes d’une chronique :
« Il était une fois… » à publier vers le mois de septembre juste avant son spectacle : « De Piaf à Aznavour en toute intimité » qu’elle prépare d’arrache-pied. Et par la même, lui échafauder les bases d’une biographie digne de ce nom, maillon essentiel pour se présenter. Car, si elle bénéficie d’une très belle notoriété, Poline n’a pas encore atteint ce vedettariat qui ne dépend pas exclusivement du talent mais surtout des aléas imprévisibles de la chance.
Si tout ne tenait qu’au talent ; il n’est nul doute qu’elle caracolerait au sommet de la pyramide.
Étranges coïncidences, j’ai découvert Nathalie Vétrano, qui ne s’appelait encore que Vera, en effectuant une recherche sur Brel et en tombant par le plus grand des hasards sur son interprétation de « Quand on a que l’Amour » au côté de sa sœur Lysa Angel. J’ai découvert Poline en effectuant presque les mêmes recherches, décidément le grand Jacques nous porte bonheur, sur « la chanson des vieux amants » et la « La quête » que j’avais modestement interprétées dans une autre vie. Et parmi la foule d‘inconnus et de pointures qui se sont attaqués à ces chef-d’œuvre, pour « La quête » mon doigt a cliqué sur Poline de Peretti. J’ai découvert une interprétation très personnelle qui m’a fait oublier l’original sans en retirer la substance et J’ai adoré. D’où mon envie d’en savoir plus sur cette interprète hors normes.
Autres similitudes, et non des moindres. Sans vous conter l’évènement que je vous ai déjà confié, j’ai ressenti en l’écoutant les mêmes sensations qui m’avaient traversé avec d’autres chanteuses notoirement connues que j’ai eu le bonheur de défendre à leur tout début et en particulier Maurane. Même si vocalement c’est évidement à Ginette Reno à qui il faudrait que je fasse référence
Que le temps passe vite. Nous devions travailler mais il était largement l’heure de passer à table nous verrons ça après. Parler de tout de rien autour d’une table… La table n’est-elle pas l’endroit le plus convivial qui soit pour Partager un repas tout en partageant des idées, des pensée, des souvenirs ; parfois les plus épiques, souvent les plus farfelus. L’endroit où l’on ose sans complexes se moquer de soi-même, avouer ses échecs et se glorifier de ses réussites avec recul et sourire.
Nous nous sommes même laissé aller à raconter des pans de notre enfance, pour mettre en lumière le respect des parents, des amis et de la famille. Et même des instants de scène en fredonnant ou en mimant des moments rares que nous avions bien ou mal vécus. Ils étaient classés dans un tiroir caché de notre cerveau et en les sortants ; nous les avons juste dépoussiérés puis remis sagement à leur place.
Les anecdotes fusaient et nous ont permis de nous trouver nombres de points communs et de vécus similaires. Et les tranches de vie s’engrainaient une à une. Le temps ne s’était pas arrêté il jouait juste un travelling arrière et des flash-backs projetant des flots d’images sur l’écran blanc de nos vies réciproques.
Merveilleux partages tout en finesse et en liberté. Avec de-ci de-là des confidences et des points de vue à ne pas laisser tomber dans des oreilles indiscrètes ou malveillantes. Et puis, après le traditionnel café, comme une jolie surprise, Poline s'est installée dans le salon s'est mise a chanter en improvisant un live pour notre plus grand bonheur et celui de ses fans
Merveilleuse Poline que j’ai senti à l’aise dans mon univers, qui peu à peu devenait le sien.
Et puis il y a eu les regards qui se croisent et expriment tellement mieux que les mots. Les frissons sur une évocation et tout ce qui ne s’écrit pas mais se ressent sur l’instant ou mieux encore quelques heures ou quelques jours plus tard.
Merveilleuse Poline que je découvrais. Mais ce ne fut pas une surprise, juste une confirmation quand le qualificatif : « Belle personne » devient une évidence.
Même ma chienne Leika, qui jusqu’à preuve du contraire ne voue pas un amour immodéré à la musique, a été séduite par Poline. Et les animaux ne se trompent jamais. La preuve.
Mais ne vous y trompez pas ; si dans la vie il n’y a que l’Amour qui compte celui-là s’écrit simplement et sans ambiguïté, avec un A majuscule comme Admiration et Amitié.
Bravo l’artiste !
Ainsi Va la vie…
Williams Franceschi.
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