Articles et chroniques

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Ainsi Va la Vie… épisode n°155.. Un AMOUR de FEE

43ovtutp.jpgLa fée Line : Mince ! Il est pas là ! Je fais semblant de jouer l’étonnée mais j’étais au courant.  Il est parti tailler des branches et parler aux oiseaux.

 

Vous n’allez pas me croire ; les oiseaux lui répondent. Quand il passe près des chardonnerets ou des tourterelles, ils ne s’envolent pas. Même les écureuils s’approchent quand il met de l’eau dans les bassines en cuivre qui servent d’abreuvoirs. Je sais, c’est incroyable, Walt Disney n’a rien inventé.

 

Vous savez pourquoi c’est moi qui vous parle ? Pourquoi il est parti dans sa campagne ? Y  boude !  Y boude pas fort mais y boude quand même. Il m’a envoyée promener. Carrément promener. Et du coup c’est lui qui se promène.

 

J’étais là, bien sage sur son épaule, à lire ce qu’il écrivait. Je lui parlais gentiment à l’oreille. Et d’un coup il a soupiré. Et quand je dis soupirer ; pas un petit soupirer de rien du tout que tu pousses du bout des lèvres. Non, un gros. Un très gros soupirer que ça te soulève toutes les feuilles du bureau comme une fenêtre ouverte par jour de mistral. Fleuuuttt !!! Et vous savez ce qu’il m’a dit en secouant la tête avec des yeux de cocker avant qu’il n’attaque le facteur ? Il m’a dit :

– T’es trop bavarde ! T’es vraiment trop bavarde et puis t’es trop curieuse. Et il a rajouté : Y’a des jours, tu pourrais pas me lâcher un peu les basquets ? 

Les basquets ! Que c’est même pas vrai ! Que j’ai jamais touché à ses basquets.  Et en plus, il était pieds nus sous le bureau. J’ai vérifié. Et comme j’essayais de m’expliquer il m’a dit méchamment. Enfin presque méchamment. En tout cas pas gentiment du tout ; il m’a dit:

– Puisque t’es si forte, écris-là toi-même ma chronique. Sinon je dirais à tous mes lecteurs que si cette semaine y’a pas de chronique c’est ta faute. Incroyable non cette mauvaise foi ? J’étais une fée et je suis devenue un bouc ! Un bouc émissaire. Alors je lui ai dit :

– Puisque c’est comme ça ; je m’en vais. Et vous savez ce qu’il m’a répondu ?

– Pas question. C’est moi qui pars. Toi tu écris. Et il est parti, comme ça. Non mais. Alors comme du coup je savais pas quoi vous raconter je vous raconte ce Fée divers.

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Ha ! J’oubliais. Juste avant qu’il ne  franchisse la porte du bureau j’ai essayé d’arrondir les angles. D’arranger les affaires mais que nenni… Je lui ai parlé d’un texte qu’il avait écrit et que je trouvais trop, enfin pas assez, bref et comme si je mettais de l’huitre sur le feu vous savez ce qu’il m’a dit le mal poli ?

– Non mais tu vas la fermer ? Je m’entends même plus réfléchir.

Est-ce qu’on dit des choses pareilles à une gentille petite fée comme Moa ? Donc, voilà pourquoi c’est Moa qui l’écrit cette chronique et c’est pas fastoche.

 

Quand on le voit gambader avec ses gros doigts sur le clavier ça parait tellement facile. Mais quand c’est moi, à quatre pattes avec mes petits poings, c’est une autre histoire. D’ailleurs j’ai abandonné la formule je dicte a l’écran. C’est un truc magique mais pratique.

En plus, j’ai pas l’habitude. Lui on dirait qu’il se ballade moi je me traine.

 

Vous savez depuis combien de temps il en écrit des chroniques, des articles, et des je sais pas quoi ? Vous savez pas ? Ça tombe bien moi non plus. Mais j’en ai retrouvé une pile dans un carton datées de 1982. Une petite chronique littéraire qui s’intitulait  « Lire » dans un journal papier qui tirait à 100 000 exemplaires. Ça n’existe plus ça aujourd’hui. Il avait 25 ans et c’était pas ses premiers articles.

 

Il me plaisait beaucoup à 25 ans mais j’étais déjà sa fée ; on ne peut pas tout avoir. Je vais vous mettre une photo. Y va râler, mais puisque c’est ma chronique ; je fais ce que je veux.

 Will 75 001 (2).jpgBon reprenons. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir vous raconter ? Et si je vous publiais un texte qu’il a écrit cette semaine ? Ben non il ne  m’a pas autorisé. Mais il ne  m’a pas interdit non plus si vous allez par là. Vous croyez que je vais le trahir ? Meuh non ! Juste un truc qu’il a laissé sur le bureau plein de ratures et de gribouillis.

 C’est ?... Attendez que je relise… C’est… une lettre d’Amour. Qui ne partira jamais. Ou qui est déjà partie. Ho ! Qu’est-ce que c’est joli. Ca s’adresse à… J’arrive pas à lire… So… Jo… Solène.. j’en sais rien. c’est trop mal écrit. Ben dit-donc. Soit il est hyper amoureux soit c’est un vieux truc de derrière les fagots qui date de Mathusalem qu’il est en train de revisiter.

 

J’aimerais bien qu’on m’écrive une lettre comme ça Moa. Mais aux fées on ne leur écrit jamais. Pas un seul amoureux transis qui serait prêt à user sa plume pour une petite fée. Quand je lis ça, a bien y réfléchir, je me dis que  toute mon immortalité ça vaut peut-être pas une belle histoire d’Amour.

 

Toute façon, je sais qu’il m’aime « Mauvais caractère ». Mauvais caractère. S’il sait que je l’ai appelé comme ça, ça ne va pas lui plaire. Ho je le connais bien.

Je le connais depuis qu’il est né c’est vous dire. Je suis une des premières  fées, devant mon troupeau de cousines, à m’être penchée sur son berceau. On était une flopée  plus bavardes les unes que les autres. Faut dire que c’était un très beau bébé. J’étais même un peu jalouse de toutes ces fées qui jacassaient autour de lui. Greuuu !!! Elles auraient pu le réveiller.

 

Qu’elles étaient bruyantes au moment de choisir les dons et les qualités. Elles se sont même disputées pour en devenir sa marraine. Et pendant la dispute houleuse et la bousculade elles ont toutes laissé tomber leurs baguettes sur son coussin juste à côté de sa joue. Et ça, c’est le pire du pire. Tous les vœux se mélangent et plus personne ne sait qui a donné quoi.

Alors patatras ! Il sera beau, intelligent, talentueux etc… etc… toutes les qualités et les dons en un seul voyage ou rien du tout !  Y’avait plus qu’à attendre. Attendre quelques mois ou des années. Et donc ce surdoué qui avait trop de choix comme tous les surdoués se dispersera.

 

En plus il est têtu le bougre. Les dons et le talent il s’en fout. Il dit : Le talent sans travail c’est juste une chance. Y’a que le travail qui compte. Il compare toujours les dons à la terre. Il dit : Meme la plus riche, la plus grâce, la plus fertile si tu ne la laboures pas, si tu n’y sèmes pas le meilleur grain, si tu ne l’entretien pas jour après jour ça ne sera jamais qu’un joli champ de bleuets et de coquelicots.

Il dit : Sans travail le talent et les dons ; c’est pas grand-chose. Alors il a bossé et il bosse comme un malade.

 

Il faut vous dire qu’il s’est passé un évènement rare pendant la distribution.  Quand les vœux sont tombés avec les baquettes sur l’oreiller, l’une d’elle s’est brisée, et pas de pot  c’était : La Chance. La Chance justement.

La chance, il allait devoir se la faire, la gagner tout seul. Et elle ne fut pas toujours au rendez-vous. Mais il dit justement que sa chance c’est de ne pas en avoir eu beaucoup. Les leçons apprises dans la difficulté se retiennent longtemps les autres s’oublient.

 

Hé ! C’est pas tout, je vous parle je vous parle comme si on était en direct à la télé mais il ne revient pas ! Je crois qu’il ne boude pas. Il doit être vraiment fâché. Il m’a laissé en plan comme une vieille chaussette. C’est une expression à lui. Vous savez quoi ? Je vais vous publier le texte qu’il avait écrit cette semaine. Non ça n’a rien à voir avec une chronique mais il avait qu’à pas le laisser trainer sur le bureau. Qu’est-ce que vous en pensez ? Oui ? Non ? La lettre ?... Là vous êtes gonflés. Non je peux pas…il risque de… Si ça peut s’adresser à tout le monde ? En tout cas pas à n’importe qui. Mais vous, vous n’étes pas n’importe qui ? Vous êtes ses lecteurs ou plutôt ses lectrices en majorité. S’il l’a écrit ces jours-ci il doit être amoureux, très amoureux.

 

Toute façon il en a plein d’amoureuses. Elles lui écrivent  la nuit.  Je dirais même surtout la nuit par messager. Elles m’énervent… Ho ! Qu’elles m’énervent !!! Dès qu’avec le point vert elle voient qu’il est branché…. Bing ! Elles arrivent… elles m’énervent. Mais non je ne suis pas jalouse mais non.

La seule à qui il répond la nuit c’est Sophie. Sophie la photographe. Mais Sophie c’est pas pareil c’est sa grande Amie. Elle dit de lui qu’il est son meilleur Ami. Et puis si New-York est la ville qui ne dort jamais, lui il dit que Sophie est la fille qui ne dort pas souvent. Donc, il lui répond. Pas toujours, mais il lui répond.

 DSC_5698.jpgAlors cette lettre ? C’est vrai qu’il est peut-être amoureux. Je l’ai vue son amoureuse. Elle est moche ! Beurk ! Beurk ! Beurk ! Qu’est-ce qu’elle est moche !... Hein ? Bon pas si moche… moche comme… C’est vrai elle est jolie… Très jolie ? N’exagérons pas non plus !... Oui elle est très jolie mais quand même… c’est pas normal d’être jolie intelligente, cultivée en plus d’être douce, et de dégager un tel charme… tout ce qu’il aime.

 

Vous reconnaitrez que c’est pas normal ce cumul des mandats. Greu !!! Tant pis. Elle est douce comme une fée. Alors pourquoi la choisir elle ? J’étais là avant Moa. Non mais !

 

Ha ! Il est revenu. Il récupère ses lunettes et… il  repart. Un petit coucou, un sourire et hop ! Il est reparti et moi je reste là avec sa, ma , notre chronique.

 

Bon, c’est pas tout, mais  qu’est-ce que je vais bien pouvoir vous raconter ?

 

Ainsi Va la Vie…

 

La fée Line

 

Conseils de la semaine:

 

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17/05/2019
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