Ainsi Va la Vie… épisode n° 236… La télé, les séries, et notre mémoire…
Depuis quelques semaines déja, alors que des sujets que j’imagine intéressants me traversent l’esprit et souvent y séjournent au point ne plus en sortir, je ne sais pourquoi, à la dernière minute je bifurque. Et bizarrement, je bifurque systématiquement vers le cinéma et la télé. Ce virage incontrôlable en direction du cinoche, même quand j’ai prévu un autre sujet, a commencé avec Marlène Jobert et le récit de notre histoire de parapluies à saint Germain des près, qui vous a passionné alors qu’il ne s’agissait que d’une anecdote. Et cette petite histoire sympathique a dévoré le sujet initial qui devait se cantonner à la nostalgie et au bord de mer en rade de Carry le Rouet, lieu stratégique du début de mon prochain Roman. Comme quoi, de fil en aiguille…
Et de fil aiguille nous sommes remontés par le biais de photos à l’époque paléolithique de mon journal, jusqu’à quelques festivals de la télé de Monte-Carlo des années … bof !
C’est en pensant à Sylvie Ayme, cette marseillaise, scénariste et réalisatrice, ancienne élevé de l’École nationale supérieure des métiers de l’image et du son, qui tourne actuellement à Marseille, justement sa ville natale, et plus précisément aux iles du Frioul une fiction dans la collection: « Meurtres à… » Pour France 3 dont je vous ai soufflé quelques mots la semaine dernière, que l’idée qui ne me quitte plus, de vous parler des téléfilms en général et par ricochet d’elle en particulier, s’est incrustée plus profondément encore dans mon cortex frontal pour transformer cette envie en besoin! Et surtout, d’étoffer mon propos d’une intro digne de ce nom.
Jeudi, j’ai regardé sur la 3 "C'est beau la vie quand on y pense" : de et avec Gérard Jugnot. Et vendredi, toujours sur la 3 : "La Loi de Julien", avec l’excellentissime Jean-Pierre Darroussin. Ces deux extraordinaires fictions me confortent dans l’idée que la différence entre téléfilm et film de cinéma n’existe plus. Et aussi, qu’un film, quel qu'il soit, ne tient sa qualité et sa réussite, à mon humble avis, en premier à son histoire, il faut une histoire solide et des dialogues à la hauteur. Et en second à sa distribution. Et aussi, mais ce n’est pas un secret, mais il est toujours bon de le rappeler à une succession d’éléments entremêlés plus importants les uns que les autres qui vont du montage à la musique, des décors à l’éclairage… sans oublier tout ce que je ne cite pas et en particulier : Le metteur en scène, devenu réalisateur quand il s’agit du septième art, qui orchestre tout ça de d'une camera de maitre devenue baguette magique..
Mais pour commencer; un peu d’histoire ?... juste un tout petit peu. Juste pour situer les choses, sans chercher à vous retracer précisément la longue saga de notre petit écran. Un bout d’histoire, mais pas celui qu’on nous a trop souvent seriné en nous prenant la tête et à témoin, nous les pauvres enfants ou petits-enfants de la télé de Tchernia ou Thierry la Fronde … Non, juste un petit rappel. OK ?...toujours d’accord ? Bon alors je continue.
Car au fond, comment parler des fruits d’un arbre quand on ignore tout de ses racines ? On peut, c’est vrai ! Je mange des bananes et pourtant je ne connais rien de rien au bananier, je conduis une voiture et je ne suis pas mécano ! Mais c’est contraire à ma curiosité presque maladive. Donc commençons par le commencement l’invention de la Téloche !
Si l’idée de transmettre des images émergea vraiment avec insistance dans le cerveau de quelques savants proches du professeur tournesol, qui auraient pu jouer dans « Retour vers le futur » aux alentours de 1880, bien avant l’invention du cinématographe des frères Lumière, c’est dans les brouillards de Londres, en 1924 que l’ingénieur John Logie Baird transmis pour la première fois une image de télévision d’un point à un autre. Encore une fois messieurs les anglais avaient tiré les premiers !
Tandis qu’au pays de Voltaire et d’Hugo, la première émission eut lieu sept ans plus tard et confidentiellement en 1931 de Montrouge à Malakoff et ce n’est que quatre ans plus tard encore, le 8 novembre 1935, que depuis la tour Effel sera lancé la première émission de la première chaine de télévision à l’attention de quelques téléspectateurs privilégiés. Sur ces premières images ; on y voyait la comédienne Béatrice Bretty, le comédien Jean Toscane et René Barthélemy considéré comme le père de la télévision…
Ça, c’est l’histoire de la préhistoire de la télé, parce qu’on peut dire que la vraie télé débute et se développe vraiment à partir de 1949 et que ce n’est qu’au début des années 60 que l’on peut enfin parler de son éclosion à en juger par les souvenirs restés gravés dans la mémoire collective même si les postes sont encore rares et que certains soirs toute la famille, quand ce n’est pas une partie des habitants du quartier, se retrouve agglutiné et heureux de l'etre, devant l’écran magique de voisins propriétaires de la petite lucarne qu’ils partagent pour la curiosité et le bonheur de tous.
La télé, la vraie, n’a à peine que 60 ans et elle ne fera son entrée dans neuf foyers sur dix que dans les années 70.
Bon, ça va? Personne ne s’est encore vraiment endormi sur mes premières lignes ? … Je continue ? Et je vais essayer de vous pondre une suite un peu moins encyclopédique, donc moins soporifique.
La Télé n’a à peine que soixante ans, mais dès sa naissance c’était déjà une vielle dame digne et respectable. Elle ne pouvait pas vieillir, elle l’était déjà, alors au contraire il lui fallait rajeunir en évoluant au fil des années.
Et même, si parfois, nombre d’entre nous, parce que c’est le miroir de notre génération regrette une certaine télé; il faut bien reconnaitre qu’on est passé d’une chaine en noir et blanc, à trois en couleur, puis à des centaines en haute définition… Et surtout, pour ce qui m’intéresse le plus, de dramatiques, qui n’étaient que du théâtre filmé, à des téléfilms qui aujourd’hui sont devenus des fictions dignes du cinéma quand ce ne sont pas de vrais films voués à ne pas sortir en salle !
Mais pourquoi ce petit préambule historique ? Un peu pour nous rafraîchir la mémoire. La mémoire qui sélectionne vite, très vite. D’ailleurs, que vous reste-t-il ? De quoi vous souvenez vous de ce que vous venez de lire ?... pas grand-chose ?... Si ! Juste l’essentiel. Le minimum du minimum … non non ! Ne relisez pas, vous le ferez tout à l’heure.
Vous ne vous souvenez que de ce qui vous intéresse. Juste de ce qui vous intéresse ni plus ni moins. Les dates, les noms, les lieux… oui, vous vous souvenez de Londres parce que j’ai parlé du brouillard ou de la tour Effel mais pour le reste Zipppp !!!... Presque tout oublié.
C’est normal. Ne cherchez pas. Il y a 5 types de mémoires dans notre petite boite à neurones de 140o g et l’une d’elle, qui fonctionne à court terme, s’appelle la mémoire de travail. Elle permet de retenir 7 informations pendant 2 minutes comme une date ou un numéro de téléphone et puis après, si le cerveau considère que ça n’est pas très important, Zippp… il efface. Par contre, si ça l’intéresse, Zipp !!! Il envoie l’info de la mémoire vive vers le disque dur. Les fabricants d’ordis n’ont rien inventé.
La mémoire est fragile, tellement plus fragile qu’il n’y parrait. En 1990…91 on était en pleine guerre du golfe ! Qui s’en souvient ? La guerre du Golfe fut un conflit qui opposa l'Irak à une coalition de 35 États dont la France, dirigée par les États-Unis à la suite de l'invasion du Koweït par l'Irak. Ça aurait pu dégénérer en troisième guerre mondiale et aujourd’hui dans la mémoire de beaucoup, c’est flou. Terriblement flou.
Par contre tout le monde se souvient en 1990 de « Forrest Gump » avec Tom Hanks de « Pretty Woman »avec Richard Gere, Julia Roberts ou de « Ghost »avec Patrick Swayze, Demi Moore, Whoopi Goldberg et en France de l’extraordinaire : Le Château de ma mère d’ Yves Robert avec Philippe Cautère, Nathalie Roussel, Didier Pain.
C’est aussi ça la mémoire sélective !... Et parfois j’avoue que ce n’est pas plus mal qu’elle préfère se souvenir des belles images de nos écrans plutôt que d’évènements ou d’infos toxiques
Ha ! Au fait en 1990, au début de cette guerre, ca va vous amuser, devinez ou j’étais ! Non mais c’est juste pour l’anecdote parce c'est incroyable c'est un ami qui vient de me le rappeler. J’étais en plein désert du Sahara. C’est très très beau le désert mais pas en toutes circonstances. Je vous raconterai cette histoire une autre fois. Par contre je me souviens comme aujourd’hui que je n’avais qu’une hâte ; rentrer ! Renter en France. Y’a des jours comme ça où l’on trouve que son pays est très beau…Très très beau !.. oui c'est moi sur la photo avec 30 balais de moins j'étais encore très comestible!
C’est marrant parce que je me dis que dans quelques années, quand cette pandémie ne sera même plus un souvenir, si quelqu’un, par le plus grand des hasards, relit ces dernières chroniques il risque de se demander de quoi je parlais. Si si vous verrez on oubliera totalement ce corona machin… On oublie et on oubliera...
Mais ne dit-on pas que la culture c’est ce qu’il reste quand on a tout oublié ?…j’adore cet aphorisme. Pourtant l’image, l’image que j’ai posée au début, l’image de Sylvie Ayme avec sa caméra vous revient et ça vous fait presque sourire.
Donc l’image s’imprime bien plus que mes mots !... En tout cas en apparence. Parce que comme j’ai écrit deux fois son nom et que je vais vous en reparler encore un peu plus loin, là, vous retiendrez presque définitivement à la fois son nom et l’image qui lui correspond. Ne le répétez pas c’était un peu le but recherché !C’est pour ça que j’ai insisté pour avoir et vous présenter une photo d’elle très proche de la réalité du personnage. (Message subliminal) Et je crois qu’elle l’est !
Je ne sais pas quand sera programmé son : Meurtres dans les iles du Frioul mais je sais par avance qu’elle va faire un carton. Pourquoi j’en suis si sûr? Parce qu’on ne doute pas d’une évidence. Ca aussi c'est un aphorisme, mais il est de moi et je le revendique.
Sylvie est une perfectionniste. Quand on connait son parcours et qu’on découvre le nombre de diplômes obtenus avec la mention Très bien comme on dit aujourd’hui : On hallucine.
J’ai, je crois, vu toutes ses réalisations des plus énormes aux plus modestes, des courts métrages à Alex Hugo, de Cassandre à Mes amours mes emmerdes, de Camping paradis à LA FILLE DU CHEF avec Claire Borotra et Guy Marchand en passant par LE PONT DU DIABLE … tout je vous dis ! Absolument tout.
Dès la première fois, sans trop savoir vraiment pourquoi, j’ai observé sa mise en scène, cette manière tout à fait à elle de peindre son tableau, d’avancer ses personnages, d'articuler les scènes… Au début, au tout début et c’était normal je l’ai trouvée très conventionnelle avec pourtant quelque chose de bien à elle que je ne définissais pas. Et aujourd’hui, je saurais reconnaitre sa patte, sa touche, sa couleur en quelques plans!
C’est beau le talent, très beau et elle en est pétrie, mais en plus Sylvie Ayme a une empreinte une très belle empreinte ! Bravo l’artiste.
Ainsi Va la vie….
Williams Franceschi
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