Une très belle rencontre
Ma vie fut jalonnée de rencontres; bonnes, mauvaises, insipides, hasardeuses, professionnelles, amoureuses, passionnées et passionnantes, risquées et j’en passe. Et parfois, au détour de l’inattendu ; il y en eut de belles, de très belles.
Et hier, sur le port de Sausset-les-Pins, face à la mer, dans la fraîcheur vivifiante des embruns, une rencontre prévue depuis quelques jours… Mais ce qui n’aurait pu être qu’un simple rendez-vous professionnel se métamorphosa dans la première fraction de seconde en rencontre. Pour ne rien vous cacher je m’y attendais un peu mais pas à ce point. Une rencontre jolie comme un rire d’enfant et simple comme un jour de chance. Une rencontre qui se classerait d’elle-même directement dans ce très beau carton à dessin, vaguement élimé aux angles, que je trimballe depuis toujours. Ce carton fabriqué en classe de 5ième qui se ferme grâce à un ruban bleu sur lequel au fil des lignes d’une grosse étiquette d’écolier on peut lire, écrit à la plume :
« Très belles rencontres »
J’ai même rêvé que les feuilles, une à une dès que j’aurais atteint la dernière ligne de chaque page, comme tirées par une main invisible, se forceraient un passage et glisseraient de sous l’aplat de ma main gauche m’obligeant à soulever ma main droite et mon stylo pour ne pas marquer d’une griffure, presque une égratignure disgracieuse le texte avant de s’envoler en virevoltant comme des papillons, pour atteindre le calme ouaté et protecteur du petit classeur. Et surtout, pour m’empêcher après quelques ratures renvoies et corrections ; d’avoir le temps de me laisser choisir et de revenir sur l’ensemble de l’idée, son développement, ou pire encore ; que je ne juge opportun dans un dernier geste fatidique, de réduire toute cette littérature en boule pour nourrir la corbeille…
Les rêves sont-ils prémonitoires ? Je n’en sais rien. Quelque chose voulait que je ne modifie rien à mon récit. Alors par magie, comme guidées par la baguette de Merlin l’enchanteur, les feuilles manuscrites se rangèrent toutes seules dans le petit classeur à dessin ouvrant et refermant fermement le petit ruban pour m’empêcher de modifier le cours des choses. Ai-je eu raison ? Vous me le direz assez vite j’en suis certain….
(À suivre…) peut-être
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