S'il y a bien un rendez-vous a ne pas manquer ; c'est le Rendez-vous de Rangoon avec Evelyne Dress
La dernière page de couverture du livre d’Evelyne Dress, sensée inciter à l’achat et à la lecture de ce « rendez-vous de Rangoon » en résume l’histoire ainsi :
Thérèse, animatrice à la télé, à trente-trois ans, lasse des faux-semblants, des préjugés et de la superficialité de la vie parisienne, décide de tout plaquer et prend un billet pour le bout du monde. Le bout du monde, pour elle, c’est la Birmanie.
Et la complète par : Roman d’amour, de fantasmes, de mystères, de politique, de bouddhisme et d’introspection, « Le Rendez-vous de Rangoon » est aussi une mise en perspective de la vie parisienne, au bout de laquelle Thérèse conclut : « J’aimerais rester dans ce pays où la seule ambition est la survie. ».
Au fond, si j’avais été un lecteur lambda et si j’avais dû en rester là, je ne suis pas certain qu’après ces informations je me serais laissé tenter. Sauf qu’aucun roman signé Evelyne Dress ne m’a jamais laissé indifférent bien au contraire. Sauf que le fabuleux virage vers l’écriture pris par la comédienne depuis un vingtaine d’années m’apparait, en plus du succès, comme une réussite personnelle. Et sauf que, contrairement à nombre de ses consœurs, qui parfois sont de mes relations quand elles ne sont pas de mes amies, ça ne change rien à la triste réalité, n’écrivent pas elles même et auraient dû se tourner vers le macramé, plutôt que de se ridiculiser quand elles utilisent leur propre clavier pour gribouiller une pseudo littérature. D’ailleurs s’il m’arrive de les citer je ne m’étale jamais sur leurs œuvres et pour cause. Alors que pour Evelyne Dress c’est un plaisir de vous confirmer que son talent de plume m’apparait largement à l’égal de son talent d’actrice connue et reconnue à la scène comme à l’écran.
Mais revenons à ce rendez-vous de Rangoon. Immersion ! Ce mot particulier semble indissociable de l’eau et pourtant dès les premières pages de ce livre j’ai, comme à l’époque où je pratiquais la plongée sous-marine, quitté mon univers pour totalement m’immerger dans le sien. M’immerger pour le pénétrer à m’y confondre en oubliant mon présent, mon quotidien et ses réalités. Et puis inconsciemment, en changeant de chapitre, j’ai changé de peau pour m’embarquer en passager discret et clandestin à bord de ce vaisseau-roman et y vivre un fabuleux voyage.
Evelyne Dress, ne nous raconte pas une histoire. En devenant Thérèse avant de se métamorphoser en Mi Win Wa, traduction de Bouton d’or, elle nous entraine à la vivre au présent et à la première personne avec elle. Ce n’est pas comme si nous y étions, non ! Nous y sommes. Et de page en page, de jour en jour, nous découvrons en même temps qu’elle le parcours de cette fragile parisienne devenue aventurière dans une jungle ou le pire et le plus dangereux des prédateurs reste l’homme.
J’ai aimé, beaucoup aimé même, à ne pas savoir suffisamment ou assez bien l’exprimer. Aimé parce que je me suis immergé dans ce livre, écrit comme un film, dont elle est à la fois ; la voie off et l’héroïne, non la vedette. Aimé parce que je l’ai suivie au millimètre, de plan en plan, de sentiment en sentiment, d’effets de style en jeux si personnels de notre belle langue qu'elle maitrise ou s’accapare dans la gravité ou l’humour avec une signature à la fois discrète et si personnelle. Parce qu’évidement, à contrario de ce que je disais précédemment ce personnage lui ressemble tant, même si pudique et discrète, on ne l’a connait qu’à travers ce qu’elle a laissé transpirer de sa vie privée et de son enfance dans ses précédents romans, elle est touchante, émouvante, craquante. La belle qui ne le savait pas, renferme et libère un pierrot triste, et quand elle rit, sourit, elle nous émeut aux larmes… quelle sincérité.
Bravo Evelyne ! Mille bravos madame Evelyne DRESS et pour un tel moment de bonheur... Standing ovation!
Williams Franceschi
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