En quelques mots... petit extrait du roman en cours: "Parfum de Femme"
Extrait :
D’abord du bout des doigts, puis d’un revers de manche, Sam essuya l’épaisse couche de buée qui perla sur la vitre en grosses gouttes jusqu’aux croisillons de bois. Maintenant, le nez collé contre le plus haut des quatre carreaux de sa minuscule fenêtre, il distinguait clairement les premiers rayons du soleil glissant sur les toits de la capitale.
La lumière montante métamorphosait crescendo et seconde après seconde, le gris bleuté du zinc en gris-blanc bleuâtre ou anthracite, jusqu’à totalement argenter certains plans.
Contemplatif et admiratif du tableau que le jour et la nuit peignaient communément de leurs pinceaux d’ombres et de lumière, dans sa position dominante, il n’observait pas simplement le chef-d’œuvre que représentait cette fresque des toits de Paris, il s’en nourrissait. Il s’en nourrissait et s’abreuvait de ce petit matin comme s’il avait voulu le mémoriser à tout jamais.
Ne rien oublier. Pas plus les pots de fleurs blanches sur le bord des lucarnes en chien de fusil d’en face, que le couple de pigeons qui nichaient et roucoulaient dans le creux d’une gouttière oubliée, et encore moins, ces modestes éclairages émergeant de lampes de chevet, en apparence dissimulées, qui auréolaient timidement de jaune les vitres des fenêtres et des lucarnes.
Il était conscient que tout ce qu’il vivait était provisoire. Si provisoire et éphémère, qu’il devait savourer chaque particule de ce présent avant qu’elle ne s’évapore. Il savait qu’il ne se souviendrait pas de tout, mais il voulait y croire. Il savait qu’il vivait une jeunesse particulière et peu commune. Il savait que l’aventure ne faisait que commencer. Il ne présageait pas vraiment de son futur, mais ses images, cette carte postale des toits de Paris dans l’aube montante se dessinait comme l’une des premières illustrations, des premiers chapitres, d’une longue, très longue histoire, dont il ne vivait que le début du début.
Je vous embrasse.... Williams
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