Articles et chroniques

Je viens juste de remplir une vasque d’eau claire et déjà les tourterelles et les mésanges se bousculent pour boire. Magnifique ballet d’oiseaux qui virevoltent sous mes yeux dans tous les sens en poussant des cris suraigus. Ces cris de rappel ne  sont pas des sifflets.  Ils pourraient se traduire, dans  un langage secret, par : « Approchez-vous c’est tournée générale »

Quand je dis qu’ils se bousculent c’est vrai et c’est faux. Perchés sur les branches du grand pin juste en face a à peine deux mètres, ils attendent leur tour. Et quand ils auront terminé, un écureuil roux plus beau que celui de la caisse d’épargne, qui fait le même parcours tous les matins, viendra s’abreuver sous l’œil suspicieux de Laïka ma chienne.

Laika, maitresse des lieux  est là, princière, stoïque  et impassible en apparence derrière les vitres de la porte-fenêtre. Elle observe. Elle observe tout ce joli monde avec une folle envie de les virer avec pertes et fracas mais elle ne peut pas. Donc elle bougonne.

« C’est vrai quoi, qu’est-ce que c’est que tous ces étrangers, sauvages en plus, qui viennent boire mon eau, de ma  maison, sur ma terrasse ? Non Mais ! ». 

A vrai dire, même quand elle est en liberté elle s’approche et elle aboie par principe mais sans plus. Et à part au premier Whaouff ! Qui les fait sursauter, après, avec en sous-entendu un : « Cause toujours tu m’intéresses » ils continuent leurs allées et venues sans plus y prêter attention. Ils ont bien compris qu’ils ne risquaient rien. Du haut de leur cinq grammes tout mouillés ils ne craignent pas les soixante kilos de la gentille cerbère qui joue les bruyantes gardiennes. Comme quoi, pour reprendre un dicton cher à Sam le héros de mon dernier roman et des suivants; « Faut jamais se fier aux apparences ! »

Ha ! La nature !… Elle m’émerveille encore et toujours. Mon cœur d’enfant n’en est pas rassasié. J’en suis encore à m’extasier devant un chapelet de fourmis qui portent comme des bagnards dociles dix fois leur poids sur la tête, la mue d’une cigale, ou des abeilles qui butinent…

Certains matins sur ma terrasse on se croirait chez Walt Disney. Je rêve de laisser la corbeille de linge pleine au sortir du lavage et de les voir l’étendre sur le fil de l’étendoir comme dans Cendrillon.  Mais bon… Ça n’a pas encore eu lieu ! On peut toujours rêver.

Avant j’avais aussi des hérissons qui logeaient clandestinement sous le plancher de mon atelier. Toute la famille en plus. Mais, hélas, je ne les vois plus. Ils sont certainement allés se confiner ailleurs je présume. J’ai aussi des têtes noires qui ont nichés dans des trous de mur que je surveille de loin. De toute manière si je cherche à m’approcher elles râlent, virevoltent, elles défendent leur nid c’est bien compréhensible.

Je vous ai souvent parlé de ma vie à la campagne et des animaux en particulier. A la campagne mais en bordure d’une petite ville de 10 000 habitants que je continue, comme beaucoup, à appeler village. Certainement parce qu’elle a gardé son âme de village Provençal.

A souligner ; mon ami Didier et l’association pour la conservation du patrimoine ont restauré un moulin à vent du XVIII ème siècle  pris à l’état de ruines avant leurs travaux et qui aujourd’hui fonctionne comme jadis… Quel exploit. Et en plus qu’est-ce que c’est beau Bravo !

La France est un beau pays où chaque région à un charme  particulier qui la rend la plus belle aux yeux de ceux qui l’habitent, y sont nés et la font vivre.

Oui, pour avoir un peu voyagé, pas tant que ça mais un peu, je trouve que la France, au-delà du fait que c’est chez moi, est un beau, très beau pays. En plus, j’aime son histoire, sa littérature, sa cuisine, son cinéma, son architecture, ne dit-on pas que c’est un musée à ciel ouvert ? J’aime, mais ce n’est pas un secret, j’aime aussi beaucoup ses artistes.

Je ne suis pas sectaire ou chauvin sur les artistes, quoique peut-être, allez savoir?  j’aime le cinéma de l’oncle Sam et les figures devenues légendes made in Hollywood,  mais à choisir,  j’ai une préférence pour les nôtres de Raimu à Belmondo de Jouvet à Depardieu. Et si pour la musique je suis plus partagé, pas pour les chansons, surtout les textes.

Si un jour il vous vient à l’idée de traduire même de grands standards, vous verrez que si la musique est bonne les textes sont…. Justement ils ne sont pas ! Et à quelques exceptions près on est loin de Brel, d’Aznavour,  Délanoë,  Dabadie, et nombres d'autres…

Je vous parlais cinéma mais, si je vous parlais télé. Alors là franchement les séries américaines dans 80% des cas pourraient remporter  le pompon de la médiocrité. Non pas qu’ils n’aient pas les moyens bien au contraire,  d’ailleurs ils en ont peut-être trop, et comme disait Brel ; l’argent n’a pas d’odeur mais elle vous monte au nez.

Non, ce qui me dérange c’est les scenarios! (Oui scenario au pluriel ça prend un S scénarii c'est en italien), mais revenons a nos moutons ! Soit ils nous prennent pour des débiles mentaux, soit je vis sur une autre planète ou les deux mon capitaine! Et je ne vous parle pas  des films à l'eau de rose parfum  guimauve pour Noel ou des soaps qui me donnent la nausée. 

Si nos « fictions » françaises ont un peu tourné en rond durant de longues années et si pour certaines malheureusement  ça continue, quelques-unes aujourd’hui, atteignent  le niveau des longs métrages quand elles ne les dépassent pas. Il n’est qu’à voir les réalisations de… Mais la un seul nom me vient a l'esprit. Oui je sais, je risque de vous paraitre très parti-pris et répétitif, mais quand c’est bon c’est bon! Et quand j’aime ! J’aime ! Donc il n’est qu’à voir les réalisations de Sylvie Ayme, une des rares à avoir compris que les paysages n’étaient pas que de simples décors mais  des  acteurs primordiaux. Et dieu sait que ces acteurs-là, elle les dirige mieux que quiconque au point de nous laisser croire, tant sa mise en images parait naturelle, que ses plans apparaissent  par le plus grand des hasards. C’est ça aussi maîtriser son art.

Je me languis de découvrir sa prochaine réalisation qui est en pleine post synchro. Vous aussi ? Je savais que nous avions les mêmes gouts .

 On a des réserves de talents dans ce joli pays et même de grands talents devrais-je dire. En la citant j'en remets une couche mais elle le mérite tellement.

Bien sûr en France,  y’a des trucs qui me gonflent; mais ailleurs, ils me gonfleraient tout autant sinon plus. Sauf que  je ne suis pas certain que je  pourrais l’exprimer aussi librement.

Tiens ! Je me suis un peu éloigné de mes oiseaux, hérissons, libellules, tourterelles et tutti quanti du début. De toutes ces extraordinaires bestioles  qui peuplent mon univers et me font rêver.  Et les fleurs aussi, même les herbes dites mauvaises….c’est en observant entre autres  ces choses simples de la vie que je relativise.  

Allez ! Faut que je me remette au boulot. Il me manque juste quelques milliers de mots pour terminer  mon prochain roman. L’histoire d’une lettre je vous en ai déjà parlé. Une lettre d’amour. Jusque-là rien d’extraordinaire le sujet a dut être exploité des milliers de fois… et pourtant…Ta ta tan ! Je vais quand même barbouiller une douzaine de chapitres… Une histoire d’amour ? Bien sûr! Parce qu’évidement dans la vie ; il n’y a que l’amour qui compte. Vous le savez bien !

Ainsi Va la Vie….  

Williams Franceschi

Photos: Sophie Vernet

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