Ainsi va la vie ....épisode n°9... DROLES de NUITS...
(Republié le 29/07/2017)
Cette semaine par petites touches j’avais ébauché la suite d’Ainsi va la vie n°8 et pour vous confirmer certains de mes propos j’avais prévu de vous présenter deux textes de chansons inédits… et puis, en relisant un de ces textes sur lequel je me suis souvenu que JL Barjavel avait travaillé une musique… j’ai trouvé l’écriture trop académique. Un je ne sais quoi de Trop ou de Pas assez … bref si l’idée était bonne, quelques passages percutants, il fallait la réécrire, lui donner un souffle supplémentaire …
(Si parfois je ne suis pas très souple lorsque des artistes me demandent conseils ; n’en douter pas, je ne suis pas plus tolérant avec moi-même !)
Et puis, Ainsi va la vie, quelques évènements sont venus troublés mon quotidien. Oh ! Rien de grave mais un rien déstabilisant.
Mardi vers 2h du matin d’étranges bruits m’ont réveillé. D’abord en sursaut et puis sous le poids de la chape basse des gros nuages qui formaient mon sommeil et encombraient encore ma voûte crânienne, je me suis rallongé, concluant que ces bruits provenaient ; soit d’un fantôme qui après une nuit bien arrosé s’était trompé de manoir; soit que Laïka ma chienne avait bousculé un meuble pendant ses balades nocturnes. Je replongeais donc ma tête sous le coussin comme une autruche dans le sable pour m’isoler de toutes réalités et reprendre un rêve inachevé au point précis où ce bruit désobligeant avait fait sauter la bobine en pleine projection.
Et puis, faute de me souvenir du plan précis où j’avais quitté ce rêve, épris d’un soudain remord, j’enfilais mes pantoufles, à l’envers ça va de soi. C’est étrange ce manque de chance dans les pantoufles ; soit y’en a une qui se planque sous le lit et vous nargue sachant qu’elle est trop loin pour être facilement attrapée, soit ; et il n’y a pas cinquante possibilités, je les enfile en intervertissant la gauche et à droite… donc sans me soucier précisément de l’état exact d’ébriété de l’éventuel fantôme j’éclairais ma lampe de chevet puis la lumière du hall, puis guidé par les habitudes nocturnes obligatoire après la cinquantaine, je passais par les toilettes avant d’arriver dans le salon ce détail est sans importance il est juste la pour vous préciser que je me souviens de tout .
A première vue rien n’indiquait l’origine des bruits. Un petit bonjour au frigo pour boire un peu d’eau… Toujours rien. Dehors ce vent d’un autre monde par le mouvement qu’il provoquait sur les arbres et les parasols même fermés déclenchait via son radar, l’éclairage extérieur par intermittence ce qui me permit de voir par la fenêtre que: tout semblait normal.
Donc avant de me recoucher et après mettre remémorer la longue histoire que je vais vous raconter je m’installais devant mon bureau prêt à débrancher mon ordi pour le mettre sous les draps avec moi, pourquoi cette envie de repartir avec mon computeur? Vous le comprendrez dans quelques lignes... Mais non, je refis une dernière fois le tour du propriétaire et je retournais au lit !
Ce n’est qu’en milieux de matinée que Pascaline me téléphona pour me demander si j’avais fouillé dans son sac et si je savais où il était… drôle de question. Quelques minutes plus tard nouvel appel de Pascaline pour me prévenir qu’elle avait retrouvé son sac vidé dans la véranda son contenu éparpillé sur le sol… mais il ne manquait rien sauf peut-être, mais elle n’en était pas sure 40 euros…
Dans la matinée visite de la gendarmerie qui enquêtait sur une série de cambriolages dans mon quartier. Et là, c’est eux qui lui m'ont indiqué que la porte coulissante de la véranda avait été crochetée… en plus des 40 euros les voleurs avaient emporté les bananes posées sur la banque de la cuisine… ils se sont certainement enfuis à cause des lumières et de ma présence. Chez ma voisine, qu’ils ont surprise en plein sommeil, ils se sont enfuis avec des espèces et un sac de cacahuètes… Bon soit on a affaire a de nouveaux pieds nickelés soit, et c'est ce que me confirmera la gendarmerie; à des enfants encadrés par des adultes d'une frontière proche.
Bon, je viens de faire poser une alarme sectorielle et tout le pataquès… elle fonctionne depuis cette nuit ça coûte un bras et un morceau de jambe mais depuis mardi j’avais trop de mal à dormir… Sans jouer les héros je ne mourrais pas de trouille mais je m'angoissait pour mes proches et ma chienne qui n'a de "garde" que l'aspect.
D’ailleurs mardi dans la nuit, si j’ai eu tant d'hésitations à retourner au lit c’est à cause d’un très mauvais souvenir datant précisément du 13 janvier 2014. Y'a des 13 qui ne valent pas un clou !
Cette nuit-là je venais de terminer un texte sur une musique, jolie mais un rien compliquée, pour Nathalie Vera. Très jolie chanson qui m’avait donné du fil à retordre et comme c’était la première fois que je travaillais pour cette formidable chanteuse j’avais un trac de débutant. même après presque 50 ans d'écriture je ne me libère pas de ce pire et meilleur ami. Bref, j’avais peaufiné et repeaufiné le moindre mot, la moindre virgule, la moindre syllabe pour que le son de chaque vers colle à la musique et surtout à sa voix. Une des plus belle voix avec qui il ne m’ ait été donné de travailler.… Et dans la nuit du 12 au 13 juste pour un mot et quelques liaisons qui me gênaient je m’étais réveillé et remis au travail.
Vers 3 heure du matin l’affaire me paraissait bouclée. Emballez c'est pesé…il n’y avait plus qu’à... appuyer sur: "envoyer" pour que le mail contenant ma chanson s’envole et par le truchement d’internet atterrisse miraculeusement dans sa boite à lettres. (C’est beau le modernisme).
Et là ! Je ne sais pas vraiment pourquoi, je fus traversé par une énorme hésitation. Le terrible doute, la stupide remise en question. Alors en regardant l’heure je décidais d’attendre un peu au cas où je trouverais mieux et je retournais me coucher n'y trouvant qu'un demi-sommeil.
A 4 heures, frais comme un gardon, je me dirigeais vers ma table de travail fermement décidé à appuyer sur la touche: Entrée !
Et là ! Ho Surprise ! plus d’ordi ! Plus de disque dur de sauvegarde … la porte arrière de la maison ouverte... la voiture vide et le camion de mon amie qui vend des vêtements sur les marchés et stationne son véhicule chez moi par sécurité ( tu parles d'une sécurité) vidé… et quel sentiment de culpabilité …
C’était la première fois que je vivais un cambriolage et de surcroit en étant à l’intérieur de la maison. Terrible sensation de viol et une peine inexprimable pour mon amie.
Dans mon cas ils auraient pu embarquer tout ce qu’ils voulaient à part quelques souvenirs sans valeurs financières, je ne suis vraiment pas matérialiste. Mais mon ordi et surtout son contenu… car en plus de cette chanson il y en avait une centaine d’autres; des photos, du courrier, des adresses, un roman que je venais juste de terminer ou presque…car comme je vous l'ai déjà murmuré; jusqu'à l'impression rien n'est jamais terminé et même après cette phase ultime on trouve encore des passages qu'on aimerait modifier.
Les jours suivants, grâce aux brouillons manuscrits, heureusement que j'écris tout a la main avant de recopier sur l'écran, je réussissais à réécrire une partie de la chanson. Mais tous ces petits détails qui m’avaient donné tant de mal ne revenaient pas. Je téléphonais à Nathalie pour lui expliquer la catastrophe craignant néanmoins, il y a tellement de mytho dans ce métier, qu’elle puisse imaginer que je n’avais pas réussi à écrire le texte et même pire qu’elle doute de mon cambriolage qui n’aurait été qu’un prétexte… Tout vous traverse l'esprit en ces instants là. Mais c’était mal la connaître; elle fut princière. S’inquiéta d’abord de ma santé et de celle de mes proches puis me rassura, convaincue que je retrouverai les mots et qu’elle saurait attendre.
Le dimanche suivant vers 11h je lui envoyais le texte réécrit et vaguement diffèrent de l'original perdu, … à midi trente toujours pas de réponses... Et puis une longue réponse par mail, une des plus jolies réponses qu’un auteur puisse espérer… Depuis elle a enregistré la maquette de cette chanson qui, et ça ne s’invente pas, s’intitule : « Chanter l’Espérance ».
Ainsi va la vie..
(A suivre….)
Je vous embrasse
Williams
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