Ainsi va la vie… épisode n°72… LE PETIT ARBRE
Au début de l’été j’ai découvert un petit figuier. Il a poussé tout seul près du poulailler. J’aime les arbres issus d’une graine qui ont grandi solitaire non par choix mais par obligation, sans l’aide de personne. Sauvages devenus robustes robustes pour survivre.
Pour l’aider un peu j'ai creusé une conque autour de son pied et je l’ai arrosé tous les jours. Par chance il n’a pas poussé pile devant la porte mais juste sur le côté comme s’il avait voulu me faire comprendre qu’en grandissant il ne me gênerait pas.
Au printemps, en parlant d’arbre, j’ai redécouvert en débroussaillant une partie du terrain où je ne m’attarde guerre, l’essentiel m’accaparant déjà suffisamment, je suis souvent obligé de laisser de côté les travaux, même d’entretien, de second plan, j’ai redécouvert un olivier.
Cet olivier avait lui aussi poussé tout seul avant 1981, puisque je l’avais trouvé l’année où j’ai acheté la propriété qui n’était alors qu’un terrain en friche que personne ne se bousculait pour acquérir.
Je l'ai redécouvert vivant, encore bien vivant malgré le frimas des hivers et le soleil brulant des étés torrides qui ont gercé son écorce encore fragile. Lui aussi est issu d'une petite graine, ou plutôt d'une olive germée au milieu des orties et dont le petit tronc s’est tortillé a en souffrir pour chercher la lumière source de vie.
A l'époque je l’avais nettoyé, taillé et puis, et puis… pris par tant de choses qui remplissent une vie; totalement oublié.
En le retrouvant je m’en suis voulu. Sous l’acidité des pins, des épines, des broussailles, des années aux étés arides et des hivers rigoureux, Il n’avait pas évolué comme il l'aurait du.
Je m’en suis voulu parce que ce n’est pas dans ma nature d’abandonner. En aucun cas. Ni les amis, ni les parents, ni les amours, ni les animaux, même les poules chez moi meurent de vieillesse et je soigne les écureuils tombés du nid. Je ne récolte même pas tout le raisin pour en laisser aux oiseaux.
Oh ! Je ne suis pas un saint loin de là, et je ne me gargarise pas de mes façons d'agir. Je pense même que ce devrait être chose naturelle.
Ce n’est pas bien; c’est normal. Ce n’est pas moi qui sort de l’ordinaire; c’est les autres qui sont tordus. Tordus est peut-être un peu fort, quoi que ça dépend pour qui… mais tout au moins trop de gens ne pensent qu’à eux et cet égoïsme me navre.
Alors me direz-vous un arbre ? Ce n’est pas grave un arbre ?
Et bien si c’est grave ! Alors depuis le printemps j’en prends le plus grand soin. Ca ne remplacera pas le temps qui est passé sans que je le regarde. On ne rattrape pas le temps perdu mais quand même, je vais faire de mon mieux.
Cet été durant la canicule je l’ai arrosé tous les jours. Il n’est pas exceptionnellement beau cet olivier et c’est normal mais il le deviendra. S’il a réussi à survivre sans rien ni personne depuis si longtemps c’est que ses racines sont fortes et profondes. Bien sûr il n’a pas donné les olives qu’il aurait dû à partir de la dixième année mais qu’importe il vivra peut-être bicentenaire et oubliera ces trente années de solitude.
C’était l’histoire d’un petit arbre poussé au milieu de la garrigue comme on grandit au milieu de nulle part qui a reçu un peu d’affection et puis plus rien.
C’était l’histoire d’un petit figuier qui a poussé devant un poulailler et qui va devenir grand et beau. Juste parce qu’un jour on s’est rappelé qu’il existait, juste parce que la vie nous apprend à éviter de faire deux fois la même erreur. Ou de reproduire ce qu'on a vécu.
Ce dernier petit paragraphe qui va suivre ne s'adresse pas a vous que je sais si proche et qui fonctionnez comme moi. (Je précise pour qu'il n'y ai aucune confusion).
Ce n’est pas parce qu’on a oublié de vous dire : « Je t’aime » qu’il faut oublier de le dire à votre tour en prétextant: qu’on ne sait pas... qu'on n'y arrive pas... qu’on ne peut pas… qu’il est difficile de donner ce qu’on n’a pas reçu… Conneries tout ça !
Au contraire. Quand on connaît le prix des douleurs, on sait aussi, mieux que quiconque, la valeur des caresses.
Ainsi va la vie…
(A suivre...)
Williams Franceschi
Je vous embrasse
Pour la dernière fois puisque la tradition dit qu'on peut souhaiter ses meilleurs vœux jusqu'au 31 janvier quelques visages d'amis artistes proches, très proches, simples connaissances, ou pas du tout a qui je souhaite une année en feu d'artifice
Francine Raymond…. Joelle Vincent… Hélène Mignerey… Angela Amico… Veronica Marino... Blanche Reynal… Cécile Rebboah… Christian Delagrange… Christine Cumbo… Claudia Costa… Claudie Caro… Sophie Gourdin… Hélène Ségara… Marie-Line Rossetti… Marion Dumas… Martine Malory… Melany Lafaye… Muriel Montossé… Nathalie… pascale Petit… Rachel… Sophie Darel… Sylvie Malys… Evelyne Dress… Chrystelle Labaude.
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