Ainsi Va la vie… épisode n°256… Eternels râleurs !
Charité bien ordonnée commençant par soi-même, je vais un peu, un tout petit peu…. râler !
Ce matin la patronne du bar-restaurant où je prends régulièrement mon café sur Aix en Provence, sur la pointe des pieds et du bout des lèvres, (très jolies lèvres d’ailleurs), m’a prévenu que d’ici peu elle serait obligée de me demander de lui présenter mon pass pour prouver que j’étais vacciné ou un test pcr, faute de quoi elle ne pourrait plus me servir… La pauvre, en s’adressant à moi elle était tellement mal à l’aise qu’un court instant je me suis imaginé à sa place…
Elle était aussi catastrophée, parce que depuis presque deux ans, en ayant appliqué toutes les précautions sanitaires obligatoires, et à cause des fermetures et des couvre-feux, elle porte sa petite entreprise à bout de bras. Et là, en plus, il va falloir qu’elle joue les gendarmettes sous peine d’une amende de 45 000 euros ! Je rêve ! Ou plutôt je cauchemarde ! On marche sur la tête.
Je comprends toutes les mesures sanitaires et le pataquès tout autour et je suis pour la vaccination. Mais j’imagine une bande de : patibulaires mais presque, comme les surnommait Coluche, s’installant sur sa terrasse et refusant d’obtempérer… Je crains qu’elle se mette malheureusement en danger, comme beaucoup de ses confrères, pour préserver son outil de travail ou simplement éviter une amende totalement démesurée !
Maintenant que j’ai poussé mon petit coup de gueule qu’évidemment en bon français je trouve légitime; entrons dans le vif du sujet.
Sacrés français ! Sacré réputation totalement justifiée de gaulois râleurs. Jamais contents les enfants d’Astérix. Ils râlent sur tout, de la constitution de l’équipe de foot, à la photo retouchée d’une star. Et ils râlent le plus souvent sur des broutilles. Mais bon c’est ainsi !
J’écoute… je lis… je n’analyse plus… car quel que soit le sujet ils ne sont jamais d’accord ! Etranges réactions quand on prend un tout petit peu de recul. Il semblerait que la bouteille à demi vide leur importe plus que la bouteille à demi pleine.
Le français négativise (ne cherchez pas je viens d’inventer ce verbe) en permanence. Les temps sont déjà naturellement difficiles alors à quoi bon en rajouter une couche. Nous sommes des enfants gâtés mais ça ne suffit jamais. Le plus marrant, mais ce n’est pas nouveau, c’est que ce sont les plus touchés et souvent les plus modestes qui se plaignent le moins.
Les vieux, non pas les seniors, les anciens, les vieux ! Appelons un chat un chat, les vieux, qui ne sont pas encore ravagés par des maladies incurables pour lesquelles étrangement on ne trouve pas de vaccin, se souviennent et ne comparent pas ce qu’ils ont vécu et ce que nous vivons. Ils ne comparent pas, que ce soit pour la crise économique ou sanitaire que nous traversons, ce qui est incomparable. J’ai entendu l’autre jour une comparaison entre nos restrictions et la shoah ! Misère mais a-t-on encore la valeur du poids des mots.
Au fond je me demande pourquoi je vous écris tout ça ? Ne suis-je pas moi-même entrain de râler contre les râleurs dont je fais, même à corps défendant, intégralement parti.
Mais, ne serait-ce pas surtout ceux qui se plaignent en permanence qui me gênent le plus. Qui se plaignent pour un oui pour un non et vous serinent leurs petits soucis, leurs petits bobos comme si c’était la fin du monde.
Certains jours, et croyez-moi je ne pleure pas sur mon sort, je me dis : S’il savait ma vie ?! Et s’il connaissait peut-être la vôtre, dont certains d’entre vous me confient avec pudeur et retenue quelques bribes. S’ils savaient par ou vous et moi sommes passés, ils seraient plus réservés sur l’importance qu’ils donnent à leurs maux.
Certains soirs où l’on ne fait pas le bilan mais presque, en me remémorant des passages de ma vie, le flashback est dur à revivre même en simple spectateur et je ne le souhaite même pas à mon pire ennemi, pour peu que je m’en connaisse, d’en vivre le quart. Et puis en me remémorant ces passages plus noir que noir je pense au rais de lumière qui ont adouci ses blessures terriblement profondes et je me dis : Tu as eu de la chance ! La vie mérite d’être vécue.
J’aime particulièrement la chanson de Goldman interprété par Johnny « L’envie » il faut avoir manqué pour avoir envie, il faut avoir souffert pour apprécier ne serait-ce que l’ombre douce du bonheur et surtout au risque de me répéter, je vous souhaite d’avoir envie d’avoir envie !
Juste en confidence ; j’ai quitté l’enfance a 6 ans. Je m’en souviens comme si c’était hier et je suis devenu l’homme que je suis à 14 dans tous les sens du terme. Ce n’est pas un exploit ce sont les circonstances. A 17 ans j’écrivais : Tout avait si mal commencé, plus rien ne pouvait être pire. Ce fut un peu vrai et un peu faux aussi, j’ai dû mener d’autres combats plus tard parfois très rudes, mais j’étais aguerri. Les coups font mal très mal, qu’ils soient physiques ou moral, dans la chair ou dans l’humiliation, mais moins sur l’homme que sur l’enfant. C’est la vie. Je n’ai rien oublié mais j’essaie de ne pas en faire une fixette.
Le temps vous confère une once de sagesse et modifie notre regard sur les choses… je n’ai de leçons à donner à personne, mais la vie elle, m’en a donné quelques-unes qui me servent encore et qui m’obligent à regarder les choses avec recul et bienveillance.
Et si nous positivions…. A titre d’exemple :
Il y a aujourd’hui de très bons films qui sortent, de fabuleuses pièces de théâtre, des artistes exceptionnels parfois trop méconnus… A quoi bon parler des séries z, de critiquer des navets de premier choix et des artistes qui n’ont pas compris que leur vocation était ailleurs ? A quoi bon. Alors essayons de positiver. Il y a tant de belles choses qui nous entourent, tant de talents qui ne demandent qu’à éclore …. Positivons, même s’il est plus facile de tirer une gueule de cinq pieds de long que de sourire …. Mais franchement râler si c’est souvent utile, sourire c’est vital et tellement plus joli !
Pour terminer sur une note douce et sentimentale en espérant ne pas avoir été trop long ; comme promis quelques lignes du roman : « La lettre » sur lequel je travaille :
En débutant cette lettre, qu’il écrivait à la place de son ami pour une femme qu’il connaissait à peine ou juste à travers les mots et les sentiments qu’ Erick avait développés avec une émotion dépassant les limites du simple amour , Sam pensa à :
Celles qui l’avaient aimé et à
Celles qu’il avait aimées. Juste un « qui » et un « qu’il » de différence. Comme quoi la signification d’une phrase, dans cette si belle langue, peut littéralement basculer vers son contraire à cause ou grâce à une simple apostrophe.
Je pense à toi comme j’y ai souvent pensé…Pourquoi ? Je ne sais pas. Est-ce qu’on sait toujours pourquoi un visage passe et se dessine doux et flou comme un nuage ? On ferme les yeux et les images d’un vieux film que nous sommes seul à connaitre se projettent sur l’écran de nos paupières. Aurait-il fait un succès si nous avions pu écrire la suite du scenario et la musique ? S’il avait pu être projeté avant et ailleurs que dans cette seule salle obscure dont nous n’étions que l’unique spectateur ?
Un geste, une voix, un regard qui remonte et s’arrête sur le nôtre. C’était une erreur de trajectoire. Des fleurs éparpillées aux douceurs d’espoir. Un simple regard.
Il y a des questions que l’on se pose. Des questions qui gardent dans leurs sillages des parfums de fleurs écloses sous un vent léger comme une caresse. Des questions que l’on évite pour se protéger des réponses. Je pense à toi. Pourtant je sais cet amour impossible… et pourtant…
Mais Sam ne garda pas cette première version…
Ainsi Va la vie…
Williams Franceschi
Photos: Valérie Crisval... Williams...Sophie Vernet ...
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