Ainsi va la vie… épisode n°246… De mon grand-père à la série : « HPI »
Quand j’étais petit garçon, comme le chantait si bien Michel Sardou, un tout petit garçon, que je redeviens parfois certains jours de ciel trop gris ou de soleil brulant à vous manger la peau, mon grand-père, qui veillait mieux que qui conque à l’évolution de cette petite graine tombée dans les orties, et à qui je voue toujours une vénération sans bornes, en plus de me raconter de merveilleuses histoires d’enfant, qu’il tournait à sa sauce, rajoutait souvent un dicton comme il disait. Un joli dicton au bout de ses sages recommandations. Des dictons, des proverbes, des morales migrant par sa culture orale jusqu’à moi et qui n’avaient pas eu besoin de livres pour se pérenniser.
Un des premiers à se graver dans ma mémoire et que j’entends encore comme une voix off berçant les images du contexte, fut : « Méfie-toi de l’eau qui dort ». En vous écrivant ces mots, Je me revois, je le revois et tout le décor dans les moindres détails comme si j’avais pu me dématérialiser pour devenir simultanément l’acteur et le cameraman de la scène.
Je suis assis sur une couverture grise, chaude mais rêche, elle pique un peu. Elle couvre les tomettes rouge et froides de la cuisine et s’étend à moitié sous la table qui me sert d’abris ou de cabane. Ce petit toit sur la tête a quelque chose de sécurisant. Je construis une grue très complexe en Mécano. Un mécano que mon oncle Antoine a trouvé je ne sais où et m’a offert. Il manque des pièces et en principe ce genre de jouet est préconisé pour des enfants beaucoup plus grands. Mais avait-il lu les recommandations sur la boite ? Et d’ailleurs, c’était tant mieux puisque je m’en sortais très bien et si j’avais avalé un boulon ou une rondelle personne ne s’en serait aperçu.
En observant ma patience et mon calme dans un environnement bruyant ou tout bougeait et parlait fort, mon père, entre deux allées-venues, s’était étonné de cette concentration en totale opposition avec l’ambiance générale. Et mon grand-père, comme s’il répondait à une question non formulée, avant même que le paternel n’exprime son étonnement, lui avait lancé ; « Méfie-toi de l’eau qui dort ». Ce à quoi mon père avait simplement répondu positivement d’un mouvement du visage et d’un haussement des sourcils.
Je ne sais plus très bien quel était mon âge exact, tout petit en tout cas, mais je me souviens de la scène, en apparence sans importance, comme si c’était hier. Oui, méfie-toi de l’eau qui dort. J’avais compris que j’étais l’eau et que… il ne faut jamais se fier aux apparences.
Une autre fois, mais là je ne me souviens plus du contexte, il m’avait juste prévenu : «Il ne faut jamais dire; fontaine je ne boirai pas de ton eau… ». Celui-là, est remonté hier en commençant ma chronique sur un fondu enchaîné ou son visage se noyait dans les brumes de mes souvenirs.
« Il ne faut jamais dire; fontaine je ne boirai pas de ton eau… » Il avait raison. « On ne peut jamais jurer de rien ! ».Ni d’une parole donnée, ni d’un amour immortel, ni des certitudes qui s’effilochent avec le temps. Rien n’est immuable. Et même si vous avez décidé que votre route, votre morale, vos convictions, seraient droites comme un i, raides comme le ruban noir d’une route américaine dans sa traversée rectiligne du désert, dites-vous qu’il y aura toujours des montagnes rocheuses à contourner et que dans notre univers, la ligne droite n’existe pas … tout est courbe.
Ça peut paraitre un peu bizarre que je vous parle de mon grand-père? Non? Il méritait bien, ce minuscule hommage. Il y a des personnes qui ont traversé nos vies dont on se souvient et dont on parle très peu, trop peu! Y penser c’est bien en parler c’est mieux.
Mais mon grand-père n’a pas traversé ma vie il m’a montré la route. Il m’a aidé, soutenu, élevé en partie… Nous nous sommes séparés j’avais neuf ans… Il était là au moment les plus difficiles de ma prime enfance. Et parce que rien n’est plus vivant qu’un souvenir, je me rappelle… Et puis, quand on aime on n’oublie rien. Les soirs de cœur gros ; on parle aux Etoiles ; et elles nous répondent… d’un clin d’œil !
En moins grave, moins sérieux, pour corroborer ce proverbe sur la flotte que vous ne boirez peut-être
pas sauf si la tentation vous fait fléchir, j’avais, avec une certitude devenue conviction qui vous pousse à presque
jurer cracher devant témoins pour être sûr de ne jamais vous renier, sur d’avoir tiré un trait définitif sur les fictions ou les séries de Tf1, M6 et quelques autres pour cause d’allégie chronique à la pub. Allergie qui m’avait provoqué, suite à quelques gavages intensifs, un œdème de quick cérébral…
Et pourtant, faut-il être inconscient ou maso, malgré les boursouflures en cours de diffusion qui me brulaient les yeux toutes les dix minutes, la curiosité a gagné sur le rejet total jeudi dernier.
Je voulais vraiment découvrir : HPI la nouvelle série avec Audrey Fleurot dans ce rôle écrit à
sa mesure et sur mesure. Mais aussi Mehdi Nebbou, Marie
Denardaud, Bruno Sanches et Rufus.
Et… je n’ai pas regretté. Pas plus, je l’imagine, que les 9,3 millions de téléspectateurs qui ont suivi le même chemin cathodique… Un record, un magnifique record. Record, comme j’en souhaite, mais elle est déjà coutumière du fait, des dizaines à Sylvie.
D'ailleurs, je vais vous faire une confidence... le 29 mai sur la 3, soyez au rendez-vous, je vous garantie une soirée extraordinaire avec un" Meurtre à Toulouse" téléfilm dont j'ai eu la primeur (merci Sylvie pour ta confiance) qui est un véritable petit bijoux. et vous savez combien je peux être difficile et pointilleux, mais là ! Waouh
Je vous en reparlerai évidement. Mais j'insiste: "un petit bijoux" signé Sylvie Ayme "Meurtre à Toulouse" le 29 mai sur la 3 . Bon, fermons cette parenthèse et surtout n'oubliez pas !.
Donc HPI a battu des records...Mais, ce record là n’est pas une surprise. Décortiquons! :
L’idée était bonne, excellente, et surtout originale !!! ORIGINALE j’insiste. En plus, et bravo aux scénaristes qui s'y sont mis quant même à trois: Stéphane Carrié, Alice Chegaray-Breugnot et Nicolas Jean pour écrire une histoire qui tient la route. C'est normal l'union fait la force, et dieu sait que l’humour ou la fantaisie, est un exercice particulièrement difficile et casse gueule. Autant à écrire qu’à interpréter. Sans parler de la profession qui du haut de son piédestal regarde ce genre,
pourtant majeur, avec un certain dédain, j’ai écrit certain ? Non je voulais dire total dédain.
Revenons aux raisons de cette réussite.
Les dialogues sont courts, percutants et particulièrement bien ciselés. Le rythme ; ni trop ni pas assez évite les longueurs pesantes. Et la réalisation? Cette phase, à laquelle je suis tant attaché avec l’écriture évidement, devait être à la hauteur, puisqu’elle s’est faite totalement oublier tant les acteurs justement, étaient au top. Tous au top. Même si le personnage principal tenu par Audrey Fleurot explose l’affiche. Une actrice qui se dépasse au point de nous laisser à penser qu’elle ne jouait pas mais vivait son rôle le plus naturellement du monde. Elle crevait l’écran.
J’ai hésité, mais pour décrire cette héroïne hors norme, à quoi bon me creuser les méninges jusqu’au tréfond de mes quelques neurones encore actives après la sieste, autant reprendre simplement les mots de la directrice artistique de la fiction du groupe TF1, Anne Viau qui maitrise parfaitement le sujet :
Morgane (Audrey Fleurot) a 38 ans, trois enfants avec deux pères différents, cinq crédits… C'est une femme de ménage qui n'a pas la langue dans sa poche. Elle est un peu antisociale, un peu allergique à l'autorité. Et elle est surtout dotée d'un haut potentiel intellectuel [d'où le titre ! NDLR]. C'est sûrement l'une des raisons qui fait qu'elle ne s'est jamais vraiment intégrée dans notre société et qu'elle n'arrive pas à garder un travail très longtemps. De drôles de circonstances vont l'amener à collaborer avec la police sur des enquêtes.
La description est parfaite. Je n’aurais pas fait mieux. En plus, Anne Viau est ravissante, ce qui ne gâche rien et elle sait de quoi elle parle puisqu’en plus de ses fonctions, elle est scénariste.
Donc, HPI (Haut potentiel Intellectuel) ; c’est simple comme bonjour et ORIGINAL à souhait ! Il fallait juste y penser le premier ….Bravo ! J’ai beaucoup aimé. Jeudi, malgré ma publiphobie j’y retournerai ! C’est vous dire.
Ainsi Va la Vie….
Williams Franceschi
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