Ainsi Va la Vie… épisode n°186… "Immersion dans trois jours d'absence" ou "Voyage au coeur d'un festival"
Tout commence toujours par un réveil qui sonne et une main malhabile qui essaie à tâtons de stopper le tintamarre … Et oui, ça commence généralement comme ça sauf... sauf pour moi.
Bizarrement mon horloge interne me réveille toujours quelques minutes avant que le monstre, posé sur ma table de chevet, avec sa cloche sur la tête et ses petits marteaux en guise d'antennes, ne déclenche les hostilités et ne réveille toute la maison en fanfare. Et quand je dis toute la maison ; je suis modeste, parce qu’a moins d’être sourd comme un pot, si on le laissait agir, il ameuterait le voisinage qui appellerait peut-être ; les pompiers, le SAMU et la cavalerie. Bon je vous rassure ça n’arrivera pas. En plus j’habite en campagne. Mais tout ça pour vous dire que ce vendredi, à 5h30, j’étais sur le pont et une heure plus tard en route pour Avignon.
J’aurais pu commencer ce texte en faisant court. Et même vous éviter les présentations avec mon réveil antique, garanti début de siècle, qu’on retrouve dans tous les dessins animés de Walt Disney. J’aurais pu faire court et pourtant j’en ai fait toute une tartine.
Mais, avouez le, c’est passé comme une lettre à la poste. C’était juste un exercice de style pour montrer en direct Live à Patricia qui s’interrogeait, puisqu’elle écrit des romans, sur le risque d’ennuyer le lecteur à cause de passages trop longs, que l’important ce n’est pas d’être trop long… l’important c’est la fluidité et le rythme. Mais, ce n’est qu’un avis personnel; si ça se trouve je me plante. C’est bon ? Ça coule ?… alors c’est cool !
Je pourrais vous raconter ces trois jours en immersion dans ce festival du livre d’Avignon mais je crains que ce soit un rien fastidieux… Comment Non ? Vous êtes sur ?... Bon c’est vous qui l’aurait voulu !
Comme souvent, je commence par une bourde.
A 9h j’ai rendez-vous dans le hall du Novotel avec Florentine d’Alansac. Elle a déjà signé cinq romans mais c’est son premier salon en Avignon. Sur les conseils de Roger Iappini, un ami commun, durant la semaine prcedente et par téléphone, je l’ai vaguement aidée à structurer la conférence qu’elle doit donner samedi. À vrai dire, à part pour de menus détails, elle n’avait pas vraiment besoin de moi. Mais nos discussions la rassurent. Comme toujours, c’est les plus compétents qui ont le plus de doutes. Je trouve même que sa voix, son rythme, son ton et cerise sur le micro ; son petit accent, qu’il faut surtout qu’elle préserve, sont parfaits. Et ce qui ne gâche rien, en plus d’être particulièrement jolie, elle dégage une force rare mais plus qu’essentielle dans ce genre d’exercice ; La présence. Une extraordinaire présence nappée d’un voile transparent mais pas invisible de fragilité qui rajoute de l’émotion à l’émotion. Elle peut sans complexe jouer dans la cour des grands.
Ah ! Ma bourde ? Attendez elle arrive. A vrai dire j’en ai fait deux ; la première, j’ai honte mais j’ose, tellement c’est gros et incroyable ; en arrivant je n’ai pas reconnu Florentine. De loin je l’ai confondue avec une dame bien sous tous rapports que j’avais croisée lors d’une conférence de presse et qui ne me lâchait plus! j'aurais pu écrire un pamphlet sur l'arapède. Grave confusion. Même si, après on en a beaucoup rit sur l'instant t'es gêné jusqu'aux oreilles. Donc Nous patientons gentiment Florentine et moi dans le hall du novotel, le temps qu’on nous indique nos places respectives et évidement nous parlons, nous parlons… de tout de rien … enfin surtout de tout et incroyable nous découvrons nos deux noms côte à côte sur la même table. Heureux hasard ! Qui nous ravit et nous continuons à bavarder quand tout à coup je me souviens que nous avons rendez-vous à 10h15 pour une émission de Radio ! Pas de chance il est déjà 10h15 et la station est à 20 minutes à pied bon poids ! Aie ! Aie ! Aie ! … ça commence mal.
La suite c’est d’abord de très belles rencontres, quelques retrouvailles et le bonheur de partager des heures avec des écrivains, des artistes, des amis, des inconnus qui ne le seront plus, sans regarder la montre, entre deux dédicaces, deux blagues, autour d’un repas quand ce n’est pas en visite d’un stand à l’autre. C’était aussi le premier salon avec mon amie Joëlle VINCENT un bonheur ! Certainement pas le dernier. Elle a elle aussi une conférence dans son planning.
Depuis 15 jours je multiplie les articles un peu partout et craignant que le trop tue le pas assez au vu des 65 conférences et autres qui vont jalonner ce festival, j'ai comme par hasard forcé la dose sur quelques amis. Favoritisme? Vous voulez vraiment que je vous réponde? Oui absolument et je le revendique!... Mais la pub quelque en soit sa forme, que j'ai pratiquée intensément durant des années, n'est pas réellement analysable. Les retombées se ressentent au dernier moment! Au fond j'y crois mais ...nous verrons bien, je croise quand même les doigts.
Ce festival me ravit. Les bénévoles que j'ai rebaptisé petites fées et le personnel des hôtels sont d'une gentillesse et du serviabilité exemplaire. Que pourrais-je dire de plus que je n'ai déjà écrit dans un article :
Un Très beau salon où se mêlent les humbles et les têtes couronnées… Artistes, académiciens, journalistes, auteurs peu connus et quelques écrivains en plein devenir. Un grand bonheur dans un parfum de talent et une extraordinaire organisation.
Ces trois jour sont très vites passés. Trop vite...
Trois jours d’absence. Trois jours et je reçois une kyrielle de messages pour me demander si tout va bien ! C’est très touchant. Oui tout va bien. A croire que si j’avais eu quelque chose de grave ; c’est vous qui l’auriez deviné ou même me l’auriez appris en premier.
Vous voulez que je vous fasse un aveu ? Et bien ça fait drôle tout ce joli monde qui se préoccupe de votre santé. Du coté lumineux de votre vie et de vos états d’âme. C’est hyper gentil mais ça fait drôle. Comme quoi la bienveillance n’est pas toujours proportionnelle à la notoriété.
Il y a ceux qui se préoccupent de ma vie sentimentale et là ça m’amuse parce qu’il ne s’agit que de suppositions dépourvues de tous fondements, j’ai beau leur expliquer que je ne suis que photogénique… et encore. Que les femmes sur les photos ne sont que des amies…Bon !.. Et plus je suis sincère et réaliste ; moins ils me croient. Et ceux, et c’est quelquefois les mêmes, qui s’inquiètent dès qu’ils apprennent que j’ai éternué. Et oui, je l’avoue, c’est touchant ! Un peu démesuré mais terriblement touchant.
Au cœur de ma petite enfance, dans des périodes compliquées, mais on va pas se la jouer larmoyant entre Hugo et Zola, c’était juste pour situer, j’ai connu, comme vous certainement et une majorité de gens, des périodes interminables de grandes solitudes. Des périodes qui ont séché mes larmes et forgé une parties des bases de l’homme que je suis devenu. Etre le plus jeune et le plus petit d’un pensionnat déguisé en maison de repos, en plus de l’usage de la gomme à effacer les sourires ; ça vous apprend vite à vous servir de votre tête avant de chercher à vous servir de vos poings, mais ce n’était pas le pire. Le pire c’est quand les heures duraient des jours, les jours des semaines et les semaines des mois. Et si je suis évidement guéri des douleurs de ces périodes, malgré les cicatrices, je me souviens d’une question que je me posais souvent le soir en regardant le soleil mourir derrière une haie de grands arbres qui bouchait l’horizon : Est-ce qu’il y a quelqu’un, quelque part, qui pense à moi ?
Ho ! J’imagine qu’il devait bien y avoir mon père, mon grand-père, ou un oncle. J’imagine que mon visage devait leur traverser l’esprit le temps des quelques secondes d’une pensée perdue… j’imagine. En partie grâce à vous ; cette question je ne me la pose plus! Je m’en pose d’autres ; mais plus celle-là.
Je publie régulièrement toutes sortes de choses en majorité sur mes activités et celles de mes petits camarades et depuis mon retour du festival du livre d’Avignon ; c’est à dire à peine quelques jours ; rien … Rien ou presque, parce que comme disait Coluche ; quand on a rien à dire il vaut mieux fermer sa g…. et j’avais rien à vous raconter d’intéressant. Même ma Petite fée a pris des vacances.
Ah ! Si… ce matin j’avais rendez-vous chez le cardiologue! Ça vous intéresse ? NOoooon. Si ?... Bon ok je vous raconte : Depuis l’année dernière, enfin c’est l’année dernière que mon médecin la décelé, j’ai un petit souffle au cœur … Mais alors un tout petit petit souffle de chez petit souffle. Genre petite brise du matin à frisotter une mer d’huile ! Pas un mistral à décorner les bœufs.
Ah ! Je vois que cette image vous plait. Vous aimez vous aussi regarder la mer quand le soleil se lève… et pourtant ça arrive moins que de l’admirer quand il se couche. Les crépuscules avant l’aube montante nous en avons moins dans nos souvenirs que des crépuscules après de sublimes coucher de soleil. Et pourtant c’est tout aussi beau.
Entrons dans le film… Il fait encore frais, la nuit s’est retirée à regret et, en plus de la lune et de l’étoile du berger, elle a laissé sa trace. Une trace en perles de rosée que le soleil lentement traverse pour les métamorphoser en perles de cristal.
Et vous, assis sur un rocher, vous sentez cette brise légère vous caresser la peau. Avec le sel qu’elle a cueilli à fleur d’eau elle vous picote les joues. Et les reflets du levant qui argentent la surface de la mer vous obligent à froncer légèrement les paupières. Pourtant votre regard est lumineux. Et vous êtes bien. Vous êtes bien, vous êtes seuls et vous ne pensez à rien. A rien mais pas obligatoirement à personne ; mais ça, vous ne l’avouerez pas. Vous ne l’avouerez pas parce que…. Ces instants se partagent à deux, rien qu’a deux et presque seuls au monde, sous la même veste, blottie au chaud de son épaule, tandis que la lumière de plus en plus vive, peu à peu caresse de sa chaleur le velours de vos visages.
Mais je m’éloigne du sujet. A moins que non, pas vraiment… Il s’est passé plein de choses durant ses trois jours. J’aurais quelques anecdotes marrantes à remémorer lors de prochains repas, où à rajouter à la quantité déjà accumulée qui laissent à penser que j’ai vécu plusieurs vies. Plein de choses… des rencontres, des retrouvailles des éclats de rire…
Mais le plus beau, durant ses trois jours, n’est pas directement lié à l’évènement qui m’a éloigné de chez moi. Non, le plus beau était totalement invisible aux yeux des autres. L’Amour est impalpable, il entoure les gens qui s’aiment comme le voile d’un fantôme. Les gens qui s’aiment marchent, bougent, parlent agissent au milieu des autres ; rien ne les différencie et pourtant ils sont tellement différents. Les gens qui s’aiment et ne peuvent pas jouer les amoureux ne souffrent pas ; ils assument en silence.
Le plus beau ; c’est deux histoires qui se ressemblent dans l’intime de leur secret. Elle, elle m’avait parlé de lui en douceur, en confidence, du bout des lèvres mais du fond des yeux. Parlé de tout à cœur ouvert et pourtant avec pudeur et retenue. Et de l’amour… jusqu’à partager des larmes. Et reparlé de lui comme si elle ne savait pas si… comme si elle n’osait pas encore y croire… comme si la vie était déjà si compliquée, qu’il ne fallait peut-être pas en rajouter. Et puis, prévu ou surprise, il est apparu… Et je crois qu’elle a ouvert son petit Larousse de poche et qu’elle a définitivement rendu illisible à coups de feutre noir le mot : Doute…
La deuxième ressemble étrangement à la première. Il pensait qu’elle ne le rejoindrait jamais. Il y avait si longtemps qu’il ne l’avait pas revue. Il m’avait dit : « Ca ressemble à une chanson de Brel : Mon doux… mon tendre… mon impossible Amour. Mais il n’y a que : l’impossible qui soit certain dans cette histoire ». En arrivant, elle l’a embrassé sur la joue ; par discrétion? Peut-être. Et puis ses doigts ont cueilli sa main, elle ne les a pas rejetés, au contraire ; elle les a entrelacés dans les siens dans un joli maillage.
Il aurait voulu ne rien montrer, mais les images d’une envie de courir en la faisant planer autour de lui ne quittaient plus son esprit. Elle ressentait tout ce qu’il taisait, elle partageait le moindre de ses silences. Puis elle lui a souri en baissant les yeux. Toujours pour rester dans la discrétion ; il lui a posé un baiser furtif à fleurs de lèvres. Meme si sa morale le lui interdisait ; elle en espérait plus. C’était visible dans son regard. Ils partirent plus tôt que prévu. La suite leur appartient… Leur appartient, mais apparaitra peut-être au fil d’un roman sans que personne jamais, ne puisse faire un quelconque rapprochement.
Ainsi Va la Vie…
Williams Franceschi
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