Ainsi va la vie… épisode… n°56 LA CROISEE des DESTINS
LA CROISEE des DESTINS...
Gérard Depardieu ... Nicola Frassanito
A part d’être né une cuillère en argent dans la bouche à quoi tient la réussite. La chance, le hasard ? Il doit y avoir des deux mais souvent les belles réussites sont la conjonction d’autres éléments qui s’y ajoutent. Talent, persévérance, envie, besoin et surtout travail.
Deux personnages partis de rien, qui cumulent les points communs mais deux se retrouvent régulièrement chez des personnages de cette trempe ; ils sont épicuriens et généreux.
Deux personnages, deux parcours qui se ressemblent et se retrouvent un jour à la croisée des destins. Ils sont l’un comme l’autre l’incarnation du : Rêve américain
Gérard Depardieu : J'adore Depardieu peut-être parce que j'aime les gens qui l'ouvre, j'aime ses excès, ses débordements, ses prises de position, ses coups de gueules... je ne suis pas toujours d'accord mais j'aime! Je ne vais pas vous retracer le parcours de l’immense comédien et de l’homme hors norme dans le détail mais souvenez-vous.
Ce Fils de « Le Dédé » qu’il admire mais reconnaît qu’il est particulièrement violent et de « La Lilette », né à Châteauroux juste après la guerre a grandi dans la misère au cœur une famille ouvrière entouré de ses cinq frères et sœurs dont il aida parfois sa mère à accoucher, ce n’est pas un détail vous le reconnaitrez. Dès son plus jeune âge Il fréquentera plus la rue que l’école pour la déserter définitivement à tout juste 13 ans, Bègue et analphabète. « Pétarou », comme on le surnomme vit de petits larcins de vols de trafics et de contrebande pour finir par jouer aussi les gardes du corps des prostituées qui fréquentent les GI de la base américaine. Après avoir enchainé les petits boulots, il décide à 20 ans, marqué par la mort de son meilleur ami dans un accident de voiture de prendre sa vie en main. Il monte à Paris suit des cours de comédie avec Jean-Laurent Cochet, rencontre Elisabeth Guignot et l’épouse en 1970. La suite ; des valseuses a aujourd’hui tout le monde la connaît. Il est sans conteste l’un de plus grands acteurs français.
Nicola Frassanito : Né dans la région aride des Pouilles en Italie ce fils de maçon devenu maçon lui-même n’a pas subi son destin ; il l’a écrit.
En plus, ce qui ne gâche rien, Nicola Frassanito, au-delà de sa réussite est un personnage gentil, simple, sensible et attachant. Ce qui est fascinant chez cet homme, c’est qu’il n’a rien oublié. Inconsciemment il garde au creux de ses mains les cales épaisses que vous font pousser à la base des doigts les manches de truelles, les égratignures que laissent la rugosité des parpaings quand on les pose, les brûlures que les giclées maladroites d’un ciment acide gravent sur la peau… son corps n’a rien oublié et son cœur non plus.
Son parcours, durant lequel il subira des bas inimaginables est exemplaire. Avec un physique qui tient à la fois de Bud Spencer et de Lino Ventura, Nicola Frassanito aurait pu s’essayer au cinéma, il le fera peut-être un jour comme il l’a fait pour la chanson. Pour l’instant cet homme parti de rien est aujourd’hui à la tête d’une entreprise de cosmétiques florissante ; Les produits Phytoquant / Solavie Monaco, qu’il gère d’une main de maître. Il est aussi producteur, et c’est là que mes deux personnages se rejoignent.
Qui aurait pu imaginer qu’un jour le petit maçon des Pouilles produirait le dernier disque de notre star nationale ? Et c’est bien le cas puisque; le CD « Depardieu chante Barbara » est produit par « Sogno Mio » sa société de production…
Joli pied de nez au destin non ?
(Depardieu chante Barbara copie d’un article paru la semaine dernière)
http://www.journaldefrancois.fr/depardieu-chante-barbara-intime-et-pourtant-grandiose.htm
Depardieu chante Barbara… Intime et pourtant grandiose !
Depardieu chante Barbara…
Intime et pourtant grandiose !
En principe je n’aime pas les reprises… peut-être parce que j’ai grandi avec les versions originales qui ont bercé une partie de ma vie avant de se graver à tout jamais dans le marbre de ma mémoire avec une musique, un rythme et une voix unique.
A part pour "Le forestier chante Brassens" qui fut l’exception qui confirme la règle, qu’il s’agisse de Claude François, Mike Brant, Dalida et d’autres, les voix des "repreneurs" ne m’enchantent pas plus que ça. Dans le cas de Barbara j’ai cru que le phénomène allait se reproduire. Sauf que Depardieu ne chante pas Barbara, il joue Barbara. L’immense comédien s’est approprié les textes pour jouer une pièce en 15 actes où il nous fait oublier la longue dame brune.
Gérard Depardieu ne chante pas ou si peu. Il nous raconte des histoires, de belles, très belles histoires. Il donne au texte une autre profondeur, une autre couleur, une autre ampleur en souffrance, en douceur, en retenue ou en coups de gueule. Il nous embarque jusqu’au fond des phrases et donne aux chansons de Barbara une autre vie.
Pas le moindre artifice, juste une voix et un piano. Mais quelle voix et quel piano !
Quand vous aurez le disque entre les mains ne vous précipitez pas vers votre lecteur pour l’écouter à la va vite. Un grand millésime ne se boit pas à la bouteille en remontant de la cave. Attendez d’être seul, juste éclairé d’une lampe d’appoint pour laisser le reste de la pièce dans une semi pénombre puis enclenchez le Start !... Fermez les yeux et entrez dans le livre.
Entrez en communion avec Depardieu à en oublier Barbara. Il y a tant de force, d’émotion de générosité et d’amour dans cette voix à la fois douce, velours et rocailleuse.
En reprenant Barbara tel que Gérard Depardieu l’a fait, n’importe quel autre interprète aussi talentueux soit-il, se serait ramassé lamentablement. Mais là, c’est Depardieu, du grand Depardieu. Bravo !
Ainsi va la vie…
(A suivre…)
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