Ainsi va la Vie... épisode n°145…Il suffit parfois d'un sourire...
Il suffit parfois d’un sourire, de regards qui se croisent et s’immobilisent, d’un visage. Et tout à coup ; la vie vous parait plus douce. Etrange magie d’une rencontre qui sous son air anodin change tout. Tout l’espace de quelques minutes, d’une heure, d’un jour. Fascinante alchimie qui ensoleille un ciel gris comme si elle transformait le plomb en or. Rien n’est immuable.
Rien n’est immuable et pourtant souvent, parce que le cœur est dans le creux de la vague le doute nous enferme et nous en fait perdre conscience. Les craintes deviennent angoisses et le bout du tunnel ne laisse apparaitre aucune lumière.
Et puis au détour de l’imprévu ; un regard, un sourire, un visage, quelques mots… mais les mots ne sont pas toujours utiles ; les yeux parlent si bien en silence.
- C’est le début de ta chronique ?
- Ha ! T’es là toi ? Je croyais que les fées ça dormaient à cette heure.
- Meu non ! Et puis je sais pas si t’es au courant ; mais on dit : « Bonjour ! » pour commencer. Et si je te dérange, espèce de malpoli, je vais te laisser continuer ton texte tout seul.
- Qu’est-ce que t’es susceptible.
- Et pourquoi pas irascible ou soupe au lait tant que t’y es ?
- Ouais ! Soupe au lait. Ça te va bien soupe au lait.
- Bon je m’en vais
- Mais non. Reste.
- Non ! On est trop mal reçu dans cette maison. En plus t’as vu le bordel sur ce bureau ? Y’en a de partout. Je sais plus où mettre les pieds.
- Mais tu sais, c’est pas trop gênant. Parc ’qu’à par toi y’a personne qui marche sur mon bureau
- Heu !… gneu gneu gneu… c’est malin.
- D’habitude tu te poses; soit sur l’étagère de ma lampe, soit sur mon épaule...
- Ben aujourd’hui je me suis posé sur l’écharpe que t’as laissée en boule sur tes feuilles de papier en désordre… c’était plus confortable et puis y’a ton odeur. On a tous une odeur comme un parfum reconnaissable comme une empreinte.
- ……
- Fais pas ces yeux! Bon, c’est pas le jour. Je m’en vais ! T’façon tu vas pas refaire une chronique sur moi ?
- En tout cas, à la vue des réactions des lecteurs, tu n’as laissé personne indifférent la semaine dernière. Un vrai carton. Tout le monde t’a aimée. Quel succès.
Alors la main droite sur le cœur, le revers de la gauche sur le front, les ailes refermées en cape, d’une voix blanche limite sanglotante elle répondit :
- Cette gloire soudaine et inattendue m’émeut.
- Mais meuh ! Comme les vaches ?
- Et l’aut’ Non ?!... M’émeut d’émouvoir… Si tu continues je m’en vais !
- Non j’arrête ! Je plaisantais…
- Oui j’étais très touchée. Tu sais les fées se doivent d’être très discrètes. Invisibles le plus clair du temps. Mais ce qui est touchant c’est que tes lecteurs, ou plutôt tes lectrices, il faut reconnaitre qu’elles sont beaucoup plus nombreuses… et pourquoi d’ailleurs ?
- Sais pas !
- Menteur ! Elles sont très attachantes. Y’a une forte communion entre vous. Ça se sent.
- C’est vrai
- Sûr que c’est vrai
- Tu sais, elles aimeraient connaitre ton nom.
- Line ! La fée Line. Je sais ça fait jeux de mots mais en plus ça me ressemble. Je suis très féline.
- C’est parce que tu es née sous le signe du Lion ?
- Ca aurait pu, mais c’est pas vraiment la vraie raison.
- La fée Line. C’est joli !
- Evidement que c’est jolie. D’ailleurs je suis, très jolie. Regarde.
- Je confirme.
- Tu sais ; une de tes lectrices m’a comparée à « Clochette »
- Comparaison flatteuse.
- Mais Môssieur, Clochette c’est une star ! Moi je ne suis qu’une toute petite petite petite fée de rien du tout… et puis si j’étais Clochette tu serais obligé d’être Peter Pan.
- Si, si Hi ! Hi !hi hi ! hi !.... Ha ! Le look… le look d’enfer avec le collant vert bien moulant…
- Quoi bien moulant ?
- Rien… juste bien moulant !
- Moqueuse.
- Non, mais je t’imagine en Peter Pan… aujourd’hui ! Hi ! Hi ! Ça me donne le fou-rire j’en ai mal au ventre.
- Et pourtant…
- Oui oui je sais. T’avais été retenu pour jouer le rôle.
- J’étais très très jeune.
- Et depuis t’as mangé du pain avec les pates ! Trop de pain ? Ou trop de pates ? Pardon le fou-rire me reprend.
- Dès que t’as fini tu me fais signe ? Ou j’attends un mail ?
- Non non Hiiiiii…. Ca y’est.
- Meme en Robin des bois… avec le même collant… bon je vais faire un tour Hiiiiii ! Hiiiiii ! J’ai l’image dans la tête qui repasse en boucle et j’arrive pas à m’en sortir…
Quelques minutes plus tard.
- Ha ! T’es revenue ? T’es calmée ?
- Ouuuiiii ! Et toi, t’as écrit la suite de ta chronique ?
- J’ai même pas essayé.
- C’est vrai que parfois Il suffit d’un sourire, de regards qui se croisent et s’immobilisent, d’un visage. Et tout à coup ; la vie vous parait plus douce. Ça t’est arrivé souvent ?
- Non, pas souvent. Mais quelques fois. Et il y a peu de temps. Et ça m’a donné l’idée d’en faire une chronique.
- Mais je suis arrivée et tu es passé à autre chose.
- Exactement.
- Au fond je te dissipe, je te distrait.
- Non tu me fais du bien.
- Il parait que tu veux arrêter ta chronique ?
- Non, pas exactement. Je veux ralentir le rythme. Une chronique par semaine en plus du reste c’est beaucoup. J’ai plein de projets sérieux que je n’arrive pas à mener à terme faute de temps.
- Alors plus de chronique ? Elles vont faire la gueule tes lectrice.
- Non pas plus ! Mais moins. Peut-être une tous les quinze jours… Ou…
- Une quand tu pourras.
- Voila !
- Tu vas terminer tes bouquins ? J’ai adoré la description des jambes de Lucie qui descend l’escalier.
- Faut pas raconter !
- Dommage. C’est trop beau. D’ailleurs elle te l’a dit ta correctrice… c’est un morceau ce morceau.
- Chuuuutt !
- Je t‘embête ?
- Non tu m’amuses.
- Et je te fais du bien ! C’est toi qui l’as dit.
- Oui!
- Mais pour que la description d'une simple descente d'escalier soit aussi captivante, il a fallut que...
- Que quoi?
- Que tu sois très amoureux. Je me trompe?
- Lucie est un personnage.
- Mais derrière Lucie y'a bien une femme, une vraie femme.
- Y'a toujours une réalité dans l'ombre d'un personnage ou d'une situation.
- Oui mais là! Tu crois qu'elle va se reconnaitre?
- Pas sur.
- Pourquoi?
- Parce que j'ai imaginé la situation.
- Donc y'a bien une femme?
- Oui!
- Ha!
- Mais si tu arrêtais de lire par dessus mon épaule quand j'écris.
- J'aime surtout quand tu écris à la main. Tu débites à un vitesse folle et puis tu reviens, tu gribouilles, tu ratures. Pour qu'un homme parle d'une femme comme ça il faut vraiment.
- Mais non, c'est le job de l'auteur de rentrer dans la peau.
- Ben si un jour tu dois décrire mes petits pas sur ton bureau j'espère que tu y mettras autant de cœur.
- Evidement!
- Je peux en dire un petit bout.
- Pourquoi tu t'en souviens par cœur?
- Bien sur! Je suis une fée Moa! Je peux?
- Non!
- Un tout petit bout?
- Non!
- Minuscule...
- Bon mais minuscule
- Lentement, très lentement son regard remonta le long de ses jambes guidé par ces lignes tracées en ombres chair et reliefs de lumières. Des lignes à fleur de sentiments, sculptées et visibles jusqu’à mi-cuisses avant, sulfureuses, de se dissimuler ou de se perdre dans le sombre et mystérieux secret du dessous de sa robe.
Mais jusqu’à cette entrée nocturne son regard s’imprégna de l’image de ses jambes et de tout ce qu’elles suggéraient, suscitaient ou édulcoraient tant le voyage, par ses émotions, sa pureté, sa beauté et son élégance restait beaucoup plus important que la destination.
- Je peux continuer?
- Non s'il te plait.
- Y'en a deux pages et demi et je m'en lasse pas. Mais bon d'accord j'arrête. Après tu risques de regretter d'avoir dit que ma présence te faisait du bien.
- Dans une chanson qui traitait de la complicité d’une fille et de sa maman qui avaient vécus des moments difficiles j’avais écrit :
Et quand reviennent les soirs de neige
Quand l’esprit et le cœur ont froid
C’est toujours moi qui te protège
Mais c’est toi qui prends soin de moi
Tous nos secrets sont de silences
Qu’on se confit du bout des yeux
Sur nos chemins de pas de chance
La chance c’est d’avoir été deux.
- Et depuis que tu te poses sur mon bureau ou mon épaule, ma chance c’est d’être deux. Deux à glisser dans les mots de ma chronique.
- Moi aussi ça me fait du bien d’exister.
- Mais tu existais avant..
- Non avant je vivait. A travers toi j'existe.
- Nous existons surtout dans le regard des autres.
- Alors que nous aimerions exister le plus souvent dans les yeux d'une seule personne.
- C'est la vie!
- C’est une chance d’être une fée ; tu peux, exaucer des vœux…
- Mais vous êtes tous une fée ou un enchanteur. Vous avez tous une baguette magique. Il suffit de le savoir et de vouloir s’en servir. Vous ne referez pas le monde. Vous ne corrigerez pas toutes les injustices. Mais à votre échelle vous pouvez faire avancer les choses. Il suffit de donner aux autres un sourire, quelques mots, un geste, une attention… et plus si vous pouvez. Vous en sortirez toujours grandis et heureux. Parole de fée !
Tendrement elle me saisit la pommette gauche à deux mains, y posa un long baiser qui claque d’un scintillant Schmack ! Lorsqu’elle en relâcha la peau prise en ventouse sous ses lèvres.
- Merci. Tu es un ange.
- Non, une fée. Juste une toute petite fée.
Ainsi Va la Vie
Williams Franceschi
Conseils de lecture:
Les facéties d'un homme heureux … Joëlle VINCENT … éditions Maxou…
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Norman mon fils … Nathalie Gendreau… Editions Dacres
La Goulue … Maryline Martin … Editions du Rocher
Voyage au pays de l'Oudjat … Sophie Turco … Editons 5 sens
Pas d'Amour sans Amour … Evelyne Dress … Editions Glyphe
La vie c'est Génial … Mylène Demongeot … Editions Archipel
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