Ainsi va la vie... épisode n° 288 Les invitations et un moment de grâce avec Ariane Marouani
Difficile de m’inviter… à croire que j’ai un planning de ministre. A croire… mais c’est souvent le cas. Et surtout, même si ça ne se voit pas, parce que je suis sage comme une image et que je ne fais pas de bruits dans mon coin, je bosse tout le temps. Stakhanoviste ! Comme m’avaient surnommé certains glandeurs de talent qui se reconnaitront. Difficile de m’inviter !? Souvent!.. mais pas toujours. Non je ne suis pas un ours ! Quoi que… mais bien des fois je sens l’arnaque.
D’abord il y a ceux qui pensent que je vais obligatoirement écrire un papier sur eux pour marquer cet instant théoriquement privé, qu’il voudrait magique et pourquoi pas, éditer des photos. Sauf que je ne parle jamais ou très rarement de ma vie privée et encore moins de celle de mes proches, sauf d’évoquer des souvenirs et encore, quand cette vie, dite privée, est intimement liée à des évènements artistiques…
Et puis il y a, et c’est le bouquet, ces soirées entre artistes, ou peuplées en majorité d’artistes qui n’ont d’artistes que le nom. Même si, perdu dans le lot, y en a quelques-uns de vrais, que je suis ravi de revoir, il y a aussi les autres. Ceux qui débutent et jouent déjà les stars avec un aplomb à vous complexer d’être leur ainé, et ceux qui rament encore dans la lumière pale d’une minuscule gloire passée qui fut aussi éphémère que la neige en été. Ils rament avec l’espoir d’une rencontre qui pourrait redorer leur blason. Sauf que, très peu sont nés Phénix et que pour les voir renaitre de leurs cendres il aurait fallu que leurs consumations en aient laissé quelques particules.. Et c’est rarement le cas.
Et puis, ces soirées qui s’écoulent au rythme des verres qui arrosent des conversations hyper nombrilistes… Bon ! C’est bon, j’ai donné. Et même, quand pris de remord je fais semblant, je m’ennuie au plus au haut point. Non je ne m’ennuie pas, je m’emmerde.
Alors, faire semblant d’écouter des projets qui ne tiennent pas la route même avec le meilleur des GPS surtout détaillés par des artistes qui ont oublié que le talent et le travail, au-delà de la chance, même si ça ne fait pas tout, font partie des ingrédients obligatoires pour réussir la mayonnaise… alors je les écoute et… Ça me gonfle.
Donc, si évidement je suis tombé dans le piège une première fois et si en d’autres temps, très très lointains, ça faisait partie intégrante et obligatoire de la face cachée de ma vie, aujourd’hui je ne fais plus semblant et comme je n’ai plus non plus envie de jouer la comédie, au sens propre comme au figuré, je trouve un prétexte, pour justifier avec élégance et courtoisie, mon absence dans la majorité des cas.
Bon, je vois que cet avant-propos vous a amusé ! Mais non je ne râle pas, je vous explique. Il y a aussi des artistes qui rament et qui ont un talent fou et ceux-là… ils m’intéressent beaucoup. Et des amis avec qui la complicité et la confiance sont extraordinaires et avec qui le temps semble s’arrêter chaque fois qu’on se voit ou qu’on se téléphone. Ils se reconnaitront, je les embrasse.
Et puis il y a des instants de grâce. Cette semaine Ariane MAROUANI, qui n‘est autre que la sœur de ma grande amie la photographe Sophie Vernet, m’invitait à passer un moment chez elle pour entre autre, me faire écouter ses compositions et surtout pour faire plaisir à sa sœur. C’est le : «pour faire plaisir…» qui m’a le plus touché. Car avec la crise du covid le duo «La Plume et l’image» que nous avions formé ces dernières années avec Sophie n’avait pas couvert beaucoup d’évènements et donc peu l’occasion de nous revoir.
Ariane avait arrêté de jouer il y a dix ans environs. Dix ans c’est long et c’est court. Et quand elle a posé ses doigts sur les touches de son piano, la rupture avec son instrument n’était pas perceptible. Après les premières notes, où j’ai essayé de disparaitre tant je sentais un doute qui frôlait le trac, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire la femme, la musicienne et l’instrument faisaient corps. Ils avaient fusionné.
Qu’elle joue ses compos ou du Chopin… je n’osais plus bouger de ma chaise… quelle merveille ! Quel talent. Je l’ai murmuré à cet instant mais je vous le répète : «C’est tout ce que j’aime »
Et puis, entre une part de gâteau, un verre de jus de fruits, et deux éclats de rires, tout en égrainant quelques anecdotes, je me suis laissé aller à fredonner quelques bribes de chansons, Ariane à jouer de et avec son piano pour mon plus grand plaisir et celui de Sophie qui évidement n’a pas pu s’empêcher d’immortaliser à petits coups de « Clic ! » l’émotion qui se dégageait de ces échanges.
Ariane va reprendre la scène et les concerts privés et quand on a eu la chance de la voir et de l’écouter on ne peut que s’en réjouir. Et en plus, mais ai-je besoin de conclure sur cette évidence ? Ariane comme tous les artistes de grand talent est d’une gentillesse et d’une simplicité exemplaires.
Merci Ariane pour ce moment de Grace.
Ainsi va la Vie !
Williams Franceschi
Photo : Sophie Vernet.
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