Ainsi Va la Vie… épisoden°157 "La PETITE FEE REVIENT !"....Meuh!.. suis même pas partie !
Quelques mots, soufflés à fleur de lèvres dans l’épissure d’un sourire. Juste quelques mots.
Des mots simples, qui jetés au vent dans une conversation normale n’auraient marqué personne. Mais lui, buvait ses paroles. Comment mieux la connaitre qu’en écoutant ses gestes et ses silences, en pesant ses réactions, en suivant ses attitudes, en lisant entre et à travers du moindre de ses propos tout en lui donnant l’impression de l’écouter avec désinvolture pour qu’elle ne se sente ni épiée ni analysée. Sauf qu’il avait compris, mais avec un temps de retard, qu’elle en faisait tout autant avec la même délicatesse. Il avait compris aussi par cet entrefaite ; qu’ils se ressemblaient.
Ils nageaient tous deux dans la découverte.
La découverte. La plus belle phase de l’amour. Et il vivait avec la même intensité ce début. Ce fabuleux début qu’on racontera mille fois avec toujours la même émotion en se souvenant du lieu, de l’heure, du jour, du temps, de la couleur de sa robe ou de son pantalon, de l’odeur de son parfum, des gestes malhabiles, des sourires en réponses gênées… On se souviendra de tout dans le moindre détail. Des sensations du premier regard à l’émotion du dernier baiser, en espérant le prochain.
– Waouh ! J’adore !...
– Ha ! T’es là toi?
– Hé Ho ! Monsieur Malpoli ! Bonjour l’accueil. Tu sais qu’y a plein de gens qui rêveraient d’avoir une fée comme Moa sur leur épaule ?
– J’en doute pas.
– D’abord, de qui tu parles dans ce texte ?
– De personne. J’invente. Je fais travailler mon imagination.
– Meuh ! C’est peuaaas vrai. T’as le nez qui pousse.
– Tu sais que ta curiosité…
– Meuh ! Y’a personne d’autre que nous. Tu peux bien me le dire à Moa ? Je suis ta fée quand même.
– T’as raison. On est juste toi et moi… et à peu près trois cent lecteurs presque en direct…
–… et lectrices.
– Tu parles d’un petit comité en toute discrétion !
– Ben, n’empêche, elles ont le droit de savoir.
– Tu es ma fée ou la représentante syndicale de mes lecteurs ?
– Un peu les deux môssieur, je te f’rais dire.
– « Je te f’rais dire !? » Ha ! Ha ! Y’a longtemps que j’avais pas entendu cette expression.
– Tu sais quoi ?
– Celle-là non plus.
– Bon t’arrête de relever tout ce que je dis ; sinon… ?
– OK !
– T’as écrit ; ils se ressemblaient
– Oui, ils se ressemblaient et ils se ressemblent encore. Ils ont énormément de points communs en commençant par leurs gouts, leurs façons de voir les choses, leur sensibilité et même certaines cicatrices sur leur enfance.
– Ils se sont déjà racontés tout ça ?
– Ils n’ont pas besoin de tout se raconter. Ils savent lire dans l’esprit de l’autre à travers une réaction, un geste, un silence.
– C’est important de se ressembler mais on dit qu’on aime l’autre par ses différences.
– C’est vrai aussi mais..
– Mais ?
– Se ressembler ça ne veut pas dire être similaire. Qu’il aient presque la même couleur d’yeux importe peu..
– Ils ont la même couleur d’yeux ?
– Presque…
– Donc ils existent ?
– Se ressembler sur les gouts, les envies ça compte.
– Apres y’a l’attirance. C’est magique l’attirance. Et comme pour mettre plus en relief encore son affirmation elle glissa sa main dans le creux de ses cheveux, joua de ses doigts et y appuya sa joue en fermant les yeux.
– Tu me chatouilles.
– C’est un câlin ! Tout petit câlin.
–…..
– Et c’est toi l’homme de l’histoire ?
– Ça pourrait.
– Et la femme, c’est qui ?
– Pas toi.
– Ca, c’est méchant.
– Pourquoi ? T’es déjà ma fée.
– Ben c’est très inconfortable.
– Mon épaule ?
– Meuh Non ! Qu’il est bête. Toute façon je suis pas ton genre.
– Qu’est-ce t’en sais ? Et puis, est-ce qu’on a un genre bien défini ?
– Je crois.
– Qu’est-ce qui te fais dire ça.
– Entre celles que j’ai connues et celles qui te tournent autour…
– Eh ! Tu peux arrêter de parler de moi ?
– Mais je ne parle pas de toi… je parle d’elles.
– Mais c’est des idées que tu te fais.
– Des idées ! Des idées j’t’en foutrais Moa des idées.
– Je suis pas Casanova.
– Ben tant mieux. Il était moche et con !
– Tu l’as connu ?
– Oui bien sûr! Comme Mozart ! Aussi moche et aussi con. Génial mais con.
– T’en a connu du beau monde.
– Tu sais quel âge j’ai ?
– Non, mais je vais le savoir ?
– Et ben non ! Perdu ! J’en sais rien moi-même. Mais ça douille. C’est pour ça si tu savais, tu me trouverais trop veille.
– J’ai jamais attaché d’importance à l’âge. Sauf à la trop grande différence d’âge dans un couple et encore. La trop grande différence n’empêche pas de vivre le présent et c’est quelque fois extraordinaire, mais pas de bâtir de vrais projets. Ceci dit on peut vivre son bonheur sans songer à demain. C’est une autre façon de voir et de vivre l’Amour.
– Tu avais écrit un truc sur l’âge qui m’avait plu.
– A quelle occasion « ce truc »?
– Dans un dialogue. Il y avait deux personnages d’un âge certain, on sentait qu’ils avaient craqué l’un pour l’autre et ils se disaient :
– Vous croyez aux contes de fées ?
– Oui ! Mais plus au prince charmant !
– Mince ! Moi qui pensais avoir encore une infime minuscule chance ?
– Vous n’avez plus le look, je n’ai plus l’âge .
Il secoua négativement la tête, en fronçant ses sourcils.
– L’apparence est un instantané modifiable. L’âge un état d’esprit.
« L’apparence est un instantané modifiable. L’âge un état d’esprit ». En plus que c’est vrai, ça chante bien…
J’aime bien la suite aussi :
Il lui laissa juste le temps de méditer sur ses affirmations, mais empêcha ses lèvres d’y répondre, en reprenant un baiser interrompu trop tôt à son gout et au sien aussi à en juger par leur plaisir fusionnel.
J’adore !
– Tu veux que je te réponde quoi ?
– Rien. t’as tout dit. Juste que j’avais aimé cette formule. Au fait tu vas faire une compil des chroniques avec Moa ?
– Non. Un recueil avec les petites histoires d’Amour mais pas…
– Et pourquoi ?
– Parce que si nos bavardages attirent beaucoup de lecteurs par le biais de la chronique, je ne suis pas convaincu que les mêmes lecteurs achèteraient un bouquin renfermant toutes nos petites bêtises.
– Donc, d’après môssieur, je ne vaux pas un clou ?
– Mais si !
– Mais non !
– Te vexe pas c’est la réalité.
– T’en sais rien t’as pas essayé. Moa, je suis sure que t’as la trouille.
– Pourquoi j’aurais peur ?
– La trouille d’avouer que t’as une fée qui se pose sur ton épaule et te parle, et te lit, et te raconte des bouts de ta vie… t’as la trouille de passer pour un illuminé.
– Franchement ?...
– Franchement ?
– C’est possible ! Tu pourrais me laisser travailler tranquille ?
–Tu veux continuer à écrire ta chronique ?... Tout seul ? Ok ça va… ne me regarde pas comme ça ! Dis-moi carrément que je te gêne
–….
Et la petite fée disparut. Mais… après un court silence; recommença à parler.
– Je te gêne ?
–….
– Tu sais qu’on a complètement oublié le texte du début de ta chronique.
– C’est pas grave.
– Mais c’est dommage. T’as plein de lectrices qui doivent se reconnaitre dans tes mots.
– Ben elles reliront le début. Il ne va pas pas s'envoler.
– Et celle dont tu parles, tu crois qu’elle se reconnaitra ?
– …..
– Au fait j’ai vu que tu relisais : « Voyage au pays de l’Oudjat ».
– Je ne le relisais pas je re potassais mes notes.
– Tu arrives à lire avec tous tes post-it au milieu ?
– Oui !
– Je te dérange ?
–....
– Tu veux écrire ?
– Non, je veux réfléchir.
– …..
– « Voyage au pays de l’Oudjat ». C’est joli comme titre. Tu trouves aussi ?
–….
– Moi ce qui m’a plu, enfin tout m’a plu. Mais ce qui m’a le plus plu… c’est au début quand Alexandre se bat contre ses assaillants. Waouh ! Un vrai film de capes et d’épées…
– Mais sans capes et sans épées…
– Si tu veux. Sophie…Elle décrit...
_ Tu l'appelles Sophie?
_ Oui je l'appelle Sophie parce qu'elle s'appelle Sophie… Turco. Donc Sophie décrit tellement bien la scène, avec des mots justes, courts, précis que les images se matérialisent et sortent des pages pour se projeter dans nos têtes comme un film…
– C’est exactement ça. Et c’est là tout son talent. La vitesse, le rythme et la précision.
– Tu la connaissais avant qu’elle écrive ce livre ?
– Non pas du tout. Pourquoi ?
– Pour rien.
– Comment pour rien ?
– Parce qu’au même âge, en voyant son jeune personnage se battre, esquiver, sauter, parer et glisser entre les mains de ses assaillants avec la souplesse et l’adresse d’un danseur… je pensais à…mais à la différence qu’il avait toujours le sourire en plus de cet air de se foutre royalement de ses adversaires comme s’il était invincible ou intouchable. Tu vois qui ?
– Non !
– Je vais te le dire…
– Non ! non !Rien du tout ! Tu vas rien dire, je vois très bien. Tu vas pas recommencer?
– Ben dis donc ! Je sais de quoi je parle. J’y étais.
– Moi aussi j’y étais ! Alors on évite…
_ C' était juste un film.
_ Une série Z. On va pas en faire toute une tartine.
– Bon, tant pis.
– Non, tant mieux.
– A cette époque t’étais fougueux et impatient.
– Aujourd’hui je suis calme et réfléchi.
– Et vach’ment patient.
– Si tu continues je vais te prouver le contraire.
– Meuh ! Non.
– Meuh ! Si.
_ Je t'ai jamais vu aussi patient.
_ Avec toi?
_ Non dans la vie. Toujours très réactif mais vach'ment patient.
_ C'est une des forces que confère l'âge. J'ai du prendre de la bouteille.
_ Si tu le dit.
_ C'est peut-être aussi l'ombre de la sagesse.
_ Non, ta fée aussi, sait voir des choses invisibles mais palpables
_ …..
_ T'es fach'ment silencieux aussi.
_ Ca compense…
_ Et l'aut' "ça compense"… dit que je suis…
_ Tu l'as pensé très très fort quand même.
_ Mais pourquoi tu me poses toutes ces questions? tu sais tout sur moi et tout sur ma vie.
_ Et ben non. Les fée ne sont pas des Devins! Je ne sais que ce que je vois et ce que j'ai vu. Pour le reste je suis comme tout le monde ou presque. Mais ces derniers temps je te trouve d'une patience….Houuuuu!!! d'une patience. Tu as toujours étais calme. Mais là!? C'est l'Amour qui?...
_ On change de sujet ou je m'enferme dans mon écriture?
_ On change de sujet!
_...….
_ D'accord. On change de sujet. On finit sur le livre" Voyage au pays de l'Oudjat" ?
_ Si tu veux.
– L’histoire de la petite Mary-Jane m’a fait penser un peu, un tout petit peu à Alice au pays des merveilles
– En mieux ! En beaucoup mieux.
– Pourquoi en mieux ?
– Parce qu’Alice au pays des merveilles c’est le calvaire de mon enfance. J’avais vu le dessin animé je devais avoir 7 ans. Il a hanté mes nuits ! Un vrai cauchemar. Pour moi C’est pas un conte pour enfant. C’est un film d’horreur…
– Alors disons qu’il y’a un peu d’Alice au pays des mille et une nuits.
– Ha ! Oui… Ca c’est bien trouvé.
– Tu sais ce qui m’a plu aussi dans ce roman ? C’est qu’à travers ce récit qui pourrais paraitre léger de prime abord ; elle traite un sujet, même plusieurs sujets, profonds, très profonds.
– Moi, ce qui m’a plu en dehors de l’histoire ; c’est les qualités de l’auteur. Le talent de l’écrivain. Elle aime les détails et son livre en foisonne. Le drame dans la majorité des cas, c’est que les détails alourdissent, ralentissent, et l’on est vite tenté de zapper des pans entiers d’un livre pour ne pas avoir à se farcir des longueurs de descriptions qui n’en finissent plus. Alors que là, non seulement on ne les sent pas passer, mais en plus on s’y attarde et on prend un plaisir fou à s’y attarder. Parce qu’au fond ; tout à son importance et rien ne freine le tracé par lequel chemine l’histoire.
– T’as déjà écrit un article sur son livre ?
– Oui. Un article, court, speed, dans lequel je ne voulais pas enter dans les détails mais comme dans une pub ; inciter à l’achat de son bouquin. Donner envie de le lire sans en dévoiler l’intrigue et les ressorts.
– Donc, elle a du talent et tu as aimé son livre? Moi aussi. En plus elle est jolie. T’as remarqué comme elle est jolie ?...
–…..
– HOooo ! T’as pas remarqué ?
– Je peux te faire une confidence ?
– Evidement, quelle question.
– Elle a bien plus que du talent ! Et j’ai adoré son livre !
Tendrement, elle lui saisit la pommette gauche à deux mains, y posa un long baiser qui claqua d’un scintillant Schmack ! Lorsqu’elle en relâcha la peau prise en ventouse sous ses lèvres.
– Merci. Tu es un ange.
– Non, une fée. Juste une toute petite fée.
Ainsi Va la vie….
Williams Franceschi
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Et les livres….
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