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En quelques mots..." Le retour" extrait de "Parfums de femmes" (Roman en cours)

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Après quelques pas, relevant plus d’un départ de 400 mètres que d’une marche forcée, en direction des escaliers de pierres donnant sur l’avenue, Charly se retourna tout sourire, salua de grands signes son ami, comme s’il le remerciait encore et encore pour ses conseils avisés et la montée d’espoir qu’ils engendraient, puis sa silhouette disparue.

 

Une image en remplaçant une autre, alors que Sam, le regard fixe, et la bouche entrouverte, encore sous l’effet de la stupéfaction de ce départ inopiné, regardait béat le haut de l’escalier, Nathalie lui apparut. Magique, fraiche, belle, lumineuse. Elle l’avait repéré de loin depuis  le pont du Carrousel et s’appliquait maintenant, du sommet de ses marches, le visage irradié du soleil de ses sourires, à lui indiquer sa présence ou son arrivée imminente en levant les bras, comme si elle craignait qu’il ne l’ait pas remarquée, alors qu’il ne voyait qu’elle.

 

Sans prendre le temps d’un quelconque bonjour, elle se précipita dans ses bras, cercla son cou des siens, l’embrassa entre le lobe de l’oreille et la gorge, puis par petits baisers furtifs et doux sur la bouche avant d’y coller  fermement ses lèvres. Et sans que leurs bouches ne se séparent, il la souleva à bras le corps et  la serra, serra, serra. Elle profita de cette élévation pour  lui ceinturer la taille de ses jambes, croisa ses pieds en fermeture, l’emprisonnant  dans le ferme cordage de ses mollets et de ses cuisses.

 

Dès qu’elle se dénoua de son tendre piège, il la garda plaquée contre lui, puis laissa ses pointes de pieds  suspendues dans le vide, qui avaient perdu une chaussure au passage, lentement  se poser sur le sol avant d’ouvrir les ailes de son blouson et de la blottit au chaud de son épaisse fourrure. En refermant ses deux pans sur elle, ils se  moulèrent par pression,  fermement  aux formes de l’autre, sans jamais, que leurs  lèvres ne se décollent.

 

Quai_Voltaire_Paris.jpgTrois jours qu’ils ne s’étaient pas vus. Trois jours seulement où déjà, et l’explosion de leur retrouvailles tenaient du feu d’artifice. Comme à chaque fois, avec presque les mêmes mots, entre deux baisers, elle lui avouait :

– Je me languissais. Tu me manques tu me manques tu me manques. C’est fou comme tu me manques.

– Ah bon ?…

– Comment; Ah bon ?...

Et ses lèvres, en se scotchant à nouveau sur ses lèvres, avec finesse et malice, se substitueraient à toutes réponses inutiles.  Pour la forme, face à ce : « Ah bon ? », elle recula son visage, fronça les sourcils et se mordit la joue, avant d’être  submergée par une vague d’émotion qui lui traversa le corps et le cœur et lui fit monter des larmes. Des larmes qui nappaient maintenant son regard sans éteindre son sourire.

– Hey ! Tu vas pas pleurer ?

– Non ! Enfin si… Ça vient comme ça.  C’est incontrôlable. C’est de l’émotion. De la joie.  Du bonheur… De l’amour.

A chaque mot, Il sentit sa gorge se nouer. Mais  comme si elle était capable de surmonter n’importe quel obstacle,  d’une voix blanche, elle réussit à conclure :

– Avec toi, je vis quelque chose d’irréel…

Et ses yeux, qu’elle cacha un court instant au creux de son épaule, s’embuèrent plus encore, aquarellant son regard d’un mélange de ciel et d’océan.

Il l’embrassa dans le cou, puis lui souffla un nuage d’air chaud à travers la fine laine de son pull. Ce souffle de duvet au delà de la caresse inattendue, rajouta de la chaleur à la chaleur de sa peau et la fit frissonner. Elle faillit lui dire : j’adore ! Mais sans cet aveu, elle frissonna à nouveau, et  se blottit dans l’étau puissant mais  soyeux de ses bras.

– Plus fort !

– Plus fort ? Mais je vais t’étouffer.

– J’adore me sentir protégée dans tes bras.

– A ce point ?

– Et même plus !

– Mais on est dans la rue, enfin presque

– Et alors, je t’aime, tu m’aimes, on s’aime… et le reste…

– On s’en fout ?

– On s’en fout !

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Sam réduit son étreinte,  glissa ses bras sous les siens,  en verrouillât le cercle en se croisant solidement les doigts, colla sa bouche contre la sienne, et jouant le pivot central et le centre de gravité, la fit tourner, tourner tourner tourner  de plus en plus vite et de plus en plus haut autour de lui dans une valse manège où son corps en tension, souple et léger, planait dans l’air presque à l’horizontale.

 

Cheveux au vent, aspirée par la force centrifuge, elle fut contrainte à regret, de détacher  ses lèvres, sa bouche, sa langue et  de leur baiser permanant, pour s’ouvrir à des rires libérateurs. Enfin, entre deux éclats d’un  rire pur et cristallin propre aux enfants, elle réussit à lui crier :

– J’adore ! J’adore, j’adore… Je vais m’envoler… Je t’aime, je t’aime, je t’aime.

– Je croyais que tu n’étais pas amoureuse ?…

– J’ai dit çà moi ?!

– Oui ! Une fois !

– Parce que tu crois les femmes toi maintenant ?

– Oui ! Toujours !

– T’as tort !

– Alors tu ne m’aimes pas ?

– Tes fou !.. Je savais même pas qu’on pouvait aimer comme ça !

– Sans blague ?

– Je t’aime à la folie.  Et même la folie, dans mon cas, c’est bien trop raisonnable.

 

Williams Franceschi

 

( Extrait de:  "Parfums de femmes")

 

 

 

 

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26/09/2024
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