Ainsi Va la Vie… Episode n°119... Radioscopie d’une journée pas comme les autres… Avec Hélène MIGNEREY et les VAGABONDS
5heures 30, le soleil pointe à peine son nez orange sur le fil de l’horizon, les oiseaux chantent et les cigales ne craquettent pas encore. La fraicheur du matin revigorante me donne envie de croquer la vie. Walt Disney n’a rien inventé. Je me lève toujours très tôt avec l’espoir secret que je ferais sous une température douce ce qu’il me serait impossible de réaliser sous un soleil de plomb avant de m’enfermer à l’ombre dans mon bureau pour échanger la pioche ou la truelle par ma plume. En ce moment en plus de quelques chansons et articles ; le roman « Sam et Garance » occupe le plus clair de mon temps. Il y en a qui font un footing pour entretenir leur forme physique moi je fais maçon ou jardinier à chacun son sport. Pour être bien dans mon corps et bien dans ma tête.
Ce soir j’ai rendez-vous avec les Vagabonds et Hélène Mignerey qui se produisent à Sorgues, très jolie petite ville du Vaucluse à quelques kilomètres d’Avignon dans le cadre des « Sixties Sorguaises » deux jours entièrement dédiés aux Années 60
Je m’y pointe une heure avant la balance. J’y croise une dauphine, une superbe Cadillac, quelques nymphettes a queues de cheval évadées d’un film d’Elia Kazan, et un certain nombre de dames qui jouent le jeu et se sont habillées, coiffées, maquillées aux gouts de ses belles années Sixties made in USA.
La balance ; j’y suis, la scène et est là devant moi, et mon siège clairement à l’ombre Ouf ! J’aime cette ambiance particulière où les artistes ajustent les effets, les lumières, peaufinent l’ordre de leurs chansons. J’aime sentir cette métamorphose entre l’instant où nous plaisantions au pied de la scène et l’instant où ils gravissent les marches vers le micro où leurs instruments. Ce n’est qu’une répétition et pourtant l’ombre du trac plane déjà. Ce trac qui n’est pas encore celui de tout à l’heure devant le public mais un trac quand même. Car ce public absent, pour eux comme un fantome est déjà là. Les chaises ne sont vides qu’à nos yeux pas aux leurs. Cet instant est un mélange de peur, de trac et de stress il faut être bon, très bon, et ils savent déjà précisément où ils en sont dans ces minutes primordiales de la balance.
En arrivant, je rencontre Olivier Cantore et Hélène Mignerey sur les marches de la mairie. Un bonheur ! Hélène est une amie de longues dates et avec Olivier nous avons écrit une vingtaine de chansons. Le bonheur de se retrouver est difficile à exprimer avec des mots aller savoir pourquoi certaines personnes s’aiment, s’apprécient et se comprennent sans être obligées de se rencontrer en permanence. Avec Olivier en dehors des parties de rire au téléphone lorsque nous écrivons ensemble ; lui la musique moi le texte, sauf pour une ou deux, nous sommes en osmose, c’est suffisamment rare pour que je le souligne.
Mais l’heure tourne direction la scène. Thierry Darani exceptionnel batteur, qui en plus du talent incarne la bonne humeur nous rejoint. suivi par Fabien Lippens ; Tout en discrétion dans la vie mais pas sur scène à la guitare il déménage. Un peu plus tard c’est Dany Belin, qui est à l’ origine batteur, et qui aujourd’hui est l’incontournable contrebassiste du groupe.
Si la formule n’était déjà prise je dirais que mieux qu’un groupe ce sont d’abord quatre copains dans le vent.
Les quelques morceaux joués lors de cette ultime repet attire du monde. Il faut dire que le son est bon et que la voix d’Olivier ne peut laisser personne indifférent. Ça promet une soirée Rock and Roll dans la plus pure tradition.
Hélène à fait sa balance juste avant. Juste quatre chansons, un mini réglage sur les éclairages et les réverbes, elle passe en première partie sa voix est sublime mais pour un si court passage pas la peine de s’éterniser. Pourtant après tant d’années de métier lorsqu’elle me rejoint, avec l’amie Cat, son stress est palpable ; et elle m’avoue, avec le sourire que soulignent ses yeux verts, son trac.
Aucune manifestation, qu’elle soit sportive, ou artistique n’est jamais facile à organiser même après moult éditions rien n’est jamais acquis. Il y a toujours un détail, un impondérable, un grain de sable dans l’engrenage auquel il faut palier même avec une armée de bénévoles dévoués. Et Robert Reboul se démène comme un beau diable, il est partout. Facile à repérer puisqu’il dépasse tout le monde d’une tête et que dans son habit blanc il me rappelle Eddy Barclay lors de ses grandes fêtes mais nous allons tomber dans de vieux souvenir.
22 heures, Hélène ouvre le feu en passant en premier pour interpréter comme prévu 3 ou 4 chansons soit tout au plus 12 à 15 minutes. Position toujours difficile. Le public vous écoute mais il n’est pas venu pour vous !
Et puis le mistral se lève. Léger au début il se ponctue de rafales! Les rideaux de l’arrière scène tombent, discrètement et sans bruits, mais ils tombent. Et puis Boum grosse rafale ! La contrebasse qui attend gentiment Dany Belin tombe elle aussi de tout son poids.
Hélène chante ; ça l’a fait sursauter et pourtant « Show must go on » imperturbable elle continue. Dany discrètement monte sur scène pour récupérer son instrument. Hélène chante le public ne voit qu’elle.
Quatrième et dernière chanson, Robert l’organisateur intervient ; la contrebasse est cassée Dany va essayer de la réparer mais en attendant le miracle, l’organisateur démuni lui demande si elle veut et peut assurer ? … Elle accepte. Et elle assure dans tous les sens du terme. Le public est conquis, les éloges sur la chanteuse, sa voix, sa présence, qu’ils découvrent fusent dans mon dos, les applaudissements aussi et elle assure presque une heure ! Elle met l'ambiance et le feu! C’est énorme ! Et le public ne s’en lasse pas il en redemande.
Les Vagabonds après Hélène ne démériteront pas évidement. Dany son instrument Sanglée, scotchée, ficelée essaiera de jouer mais il n’y parviendra qu’avec l’aide d’un ami qui tout au long du concert viendra lui prêter main forte en maintenant l’instrument entier. Et là encore il a et ils ont assurés c’est ça les grands artiste. Et ce soir le rock and roll a encore gagné.
Longtemps longtemps cette soirée marquera les mémoires. Le genre d'évènement qui se rajoute à une longue collection d’anecdotes dont se délectent les amis les jours de grands repas.
Mais si ce fut comme toujours fantastique avec les VAGABONDS, ce qui fut un moment rare et particulièrement émouvant c’est évidement la prestation d’Hélène.
Aucun jugement ne vaudra jamais celui du public.
Hier soir, Dany avec son instrument blessé était triste mais grandiose ! Hier soir, Hélène n’avait pas du talent à fleur de peau, elle était le talent incarné !
Bravo les artistes…
Ainsi va la Vie !
(A suivre…
Williams Franceschi
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