Articles et chroniques

Articles et chroniques

Ainsi Va la Vie... épisode n°305... ET T'EN ES Où AVEC.?....

F2C966FA-456D-11EC-AEC1-029067D427B5.jpgTout en croquant son sandwich à belles dents, comme si la question qu’il allait me poser fut totalement anodine et bien moins importante que le besoin pressant de combler sa faim, appuyé par la désinvolture de son air de ne pas y toucher, la bouche encore encombrée de pain et de jambon, Charly me lança la pire des questions:

– Alors, t’en es où avec ?…

– T’en es où avec ? Je souriais en tournant la tête tant le naturel et l’abrupt de sa question me sidérait.  

– Elle m’a dit de l’oublier.

Charly faillit s’étouffer en avalant sa bouchée, mais repris son souffle après déglutition, pour grogner sa surprise sur un :

– NOoooon ? En écho tyrolien

– Mais siiiii !

– Et alors ?

– C’est ce que j’ai fait…

– NOoooon ?

– Si !

– Et c’est tout ?

– Et c’est tout !

– C’est pas vrai ?

– Si ! Je l’ai oubliée.

– Tu l’as oubliée ? Bing ! D’un coup ? Net comme ça ?

– Bing d’un coup… net comme ça! Chuis pas un mec compliqué.

– J’te crois pas.

– T’as tort ! Il est bon ton… Le mien est excellent ? C’est thon, tomates, olives et chais plus quoi.

– Non, j’te crois pas. C’est pas possible.

– Je t’assure ! Ah ! Si ; œuf dur, huile d’olives et oignons rouges… si je me souviens bien.

– Tu déconnes ?

– Jamais avec la nourriture.     

– Et tu l’as oubliée ?

– Oui ! Tu me poses une question, je te donne une réponse. Elle a émis un souhait, je l’ai exaucé.

– Et tu vas faire quoi maintenant ?

– Finir mon sandwich.

 

Tandis que Charly, dépité, semblait se venger sur son jambon beurre dans lequel j’avais rajouté de fines tranches de gruyère et quelques cornichons, je me mis à manger mon faux pan bagnat  presque au ralenti. Après ma réponse, son gout n’avait tout à coup, plus le même gout et les images de l’eau qui  s’écoulait devant moi se floutèrent… Je réentendais sa voix me conseiller de l’oublier… et c’est vrai qu’à cet instant, j’avais accepté la situation et sa vision des choses. A cet instant… bercé par la musique envoutante de sa toute petite voix.

 

Je croyais l’oublier. Et en plus de celles qu’elle m’avait évoquées, je m’étais forgé des raisons, dressé des murs, miné des ponts, pour que l’incroyable retour en arrière fut définitivement  impossible. Mais tous ces murs n’étaient que de fragiles cloisons de plâtre que je brisais à la moindre lueur d’espoir et tout le reste ne s’avérait guère plus solide. Il ne me restait plus, qu’à prendre de la distance. Mais c’est fou comme en tentant de s’éloigner paradoxalement on se rapproche.

 

Ni le temps, ni la distance, et encore moins les fermes résolutions ne parvinrent à créer un fossé assez large et infranchissable pour que je puisse l’oublier. Je me repassais en boucle ce : « Il faut que tu m’oublies » sans jamais imaginer que peut-être, je dis bien peut-être, j’aurais pu traduire sa demande par son contraire : « Ne m’oublie pas ».  

 

Trois jours, trois mois, trois ans, c’était parait-il le cap fatidique au-delà duquel les coups de foudre s’éteignent sans laisser la moindre fumée blanche au-dessus de braises définitivement froides. Mais non, même là, les braises restaient inlassablement chaudes prêtent à rougir  au moindre souffle de vent.

 

Alors il ne me restait qu’à : « Ne pas l’oublier ». Ne pas l’oublier. Juste la garder en moi, au chaud, sans mot, sans appel, en silence, avec pour seul appuis l’idée que de son côté elle ne m’aurait pas totalement relégué aux oubliettes… et quand bien même ?

 

Par dépits, il y eu d’autres aventures. Parfois bêtement, en souhaitant qu’elle l’apprenne, pour espérer la faire pâlir de jalousie. Mais au fond, n’était-ce pas elle que je cherchais à travers toutes ces autres qui auraient peut-être espéré  que je leur voue la même fascination, le même intérêt, le même amour.

Malheureusement, mes miss monde de province au cœur de braise et au corps de déesse attiraient mon admiration mais ne faisaient pas chavirer mon cœur. Au point de me demander ce qu’elles, pouvaient bien me trouver.

 

Chimie ou alchimie l’Amour est une équation bizarre et complexe. J’ai essayé de trouver la réponse. Et j’en ai trouvé une : Je n’arriverai pas à l’oublier. Je ne savais pas pourquoi ou justement je le savais trop. Et aujourd’hui…

...............................

 

Deux ans déjà que Charly s’étouffait sur son sandwich à cause 

DSC_2726 - Copie.jpgd’une réponse à laquelle il ne crut jamais. Et aujourd’hui, attablés face à face à la terrasse d’un restaurant, tout en réceptionnant sa  commande il me lance :

 

– Tu te souviens de… feignant d’avoir oublié son prénom,  il me la dépeint,  jusqu’à la couleur de ces cheveux.

– Oui… et alors ?

– Je sais pas, tu l’avais vraiment oubliée ?

– Absolument !

– Et… tu n’y penses jamais ?

– Jamais !

– Jamais ?

–……

Charly baissa les yeux sur sa salade César pendant que je jouais, à contre-emploi, la totale indifférence tout en revenant, à petits pas,  en silence, dans ma tête, sur mon affirmation.

– Oui jamais ! Jamais plus de deux à trois fois par jour….

Par chance, Charly ne lisait pas encore dans mes pensées intimes…

 

Ainsi Va la vie….

 

Williams Franceschi

 

 

 

 

Pub.............................PUB.................................................Pub.....................pub.................

 

345878516_1425709474843947_900102309071850262_n.jpg

 

 

 

 

 



31/08/2024
7 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au site

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 196 autres membres